Voyage surréaliste d’un Québécois dans une Romandie anglolâtre
La Suisse romande s’enlise de plus en plus dans une anglobalisation qui donne le frisson.
A peine débarqué à Genève en provenance de Montréal, mon pas recule de saisissement devant le décor américanisé qui vous cerne et vous toise de partout dans une zone aéroportuaire où, naguère encore, le français avait droit de cité et vous accueillait avec grâce et bienveillance.
Ma pérégrination me menant ensuite dans les rues de Genève et de Lausanne, deux grandes villes romandes, je suis pareillement saisi aux tripes par les effluves anglobalisants d’une farce dans laquelle semble patauger tout un petit monde dans une indifférence mortelle. Chemin faisant, je constate, toujours avec cette même stupeur, que la plus petite bourgade a désormais versé dans ce marigot anglobal et que le Pays romand semblerait devenu hostile à tout francophone étranger de passage.
Tenez, rien qu’à Sion, dans les montagnes valaisannes de ce canton qu’on dit pourtant si fier de sa langue, a fortiori de sa culture, c’est le même constat implacable qui vous fout cul par terre, tout comme le parler du cru. Voilà qu’au détour du chemin je tombe sur son aéroport affublé en Sion Airport, vision surréaliste qui me donne la nausée et l’envie de rebrousser chemin. Néanmoins, j’irai à ce rendez-vous avec un ancien professeur d’université venu s’installer dans la région.
Dans mon Québec natal, j’avais appris que régnait en Helvétie cette fameuse paix des langues qui était connue à des lieues à la ronde et qui faisait sa fierté ; que l’élite politique, qu’on dit jalouse de sa « cohésion nationale », ne permettrait jamais à un quelconque idiome prédateur de venir saper ainsi jusqu’à la moelle une langue aussi prestigieuse que le français – ou un autre de ses idiomes nationaux, d’ailleurs. Pauvre de moi, qui n’ai plus que les yeux pour pleurer !
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Un Québécois choqué
Début d’un article paru le 10 février 2020 dans le blogue d’Impératif français, organisme culturel voué à la défense du français (imperatif-francais.org)
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Complots – Editorial, Olivier Delacrétaz
- 1917 – Jean-Blaise Rochat
- Noire lumière de la Syrie – Bertil Galland
- Casse-pipe de Louis-Ferdinand Céline – Lars Klawonn
- Des canons pour tuer des mouches? – Jean-François Cavin
- Globish – Jacques Perrin
- Un sabreur morgien – Félicien Monnier
- Occident express 51 – David Laufer
- Ils ne rêvent que plaies et boss – Le Coin du Ronchon