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† Guy Delacrétaz

Jean-François Cavin
La Nation n° 2168 12 février 2021

Guy Delacrétaz avait le don de l'amitié. Cela tenait à sa cordialité naturelle, à sa convivialité, et aussi au regard positif qu'il jetait sur les richesses du monde, sur la beauté de la vie et sur le tempérament des hommes. On ne compte pas ceux qui lui vouaient leur estime et à qui, en retour, il portait une attention joviale et, au besoin, une aide efficace.

Le temps de ses études a été consacré à Zofingue autant qu'à la science juridique et il a noué, chez les porteurs de la casquette blanche, des relations de solide camaraderie. Il est entré en politique active en reprenant au pied levé le secrétariat de la campagne référendaire (victorieuse contre Kurt Furgler!) sur la première loi fédérale sur l'aménagement du territoire; son énergie et son entregent firent merveille; son culot aussi: n'allait-il pas auprès de gros bonnets de l'économie alémanique, plus prodigues de discours que de soutiens financiers, en leur disant: «On ne vous demande pas un credo, on vous demande un crédit»?

Devenu secrétaire patronal, il savait animer avec élan et bonne humeur les associations dont il avait la charge; plus d'un président ou d'une présidente lui en resta durablement reconnaissant. Puis, communicateur-né, de son talent il fit son métier et fonda son bureau de relations publiques. A ses clients, il ne recommandait pas l'esbroufe publicitaire; il les persuadait qu'un bon message devait se fonder sur la véracité et les conduisait à présenter leur entreprise, leur projet, leur produit en allant à l'essentiel avec simplicité.

Ses charges professionnelles ne l'empêchèrent pas de collaborer à notre Mouvement de façon discrète certes, mais régulière et précieuse, de même qu'il collaborait occasionnellement à notre journal. Il proposait continuellement à ses clients et autres relations de s'abonner à La Nation. On se souvient en outre de repas excellents qu'il préparait pour les convives de l'abbaye de la Ligue vaudoise: 100 personnes! Il a aussi œuvré pour d'autres groupements à but idéal, notamment l'Association romande contre la drogue.

Amateur de bonne chère et friand de bons crus, il savait amuser la tablée en enchaînant, pendant une demi-heure parfois, les histoires les plus drôles.

Or ce joyeux compagnon était aussi un homme de foi. Son engagement dans l'Eglise vaudoise a pris des formes multiples. Citons sa participation au conseil de la Fondation des Terreaux, sa présidence de l'assemblée de paroisse de Pully – assumée jusqu'à maintenant – et particulièrement son travail à Crêt-Bérard, accompli durant 37 ans, comme membre puis vice-président du conseil de fondation et comme président de la Fondation Gabrielle Margot; il y remplissait ses fonctions avec dévouement, ses avis avaient du poids et il s'entendait à accompagner le pasteur résident, dans ses tâches de gestion, d'une présence attentive.

Atteint depuis quelque temps par une maladie incurable qui allait le paralyser progressivement, il a affronté ce coup du sort avec une fermeté d'âme qui appelait l'admiration. La mort nous l'enlève avant qu'il ne soit trop touché par un inexorable déclin et nous laisse donc le souvenir intact de sa personne rayonnante et généreuse.

Nos pensées de sympathie vont à l'épouse, aux enfants, dont notre collaborateur Romain, au frère et à la famille de Guy, dont nous honorerons la mémoire.

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