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Référendum à la française

Benoît de Mestral
La Nation n° 2227 19 mai 2023

Dimanche, Emmanuel Macron annonçait être «prêt à tous les référendums», à une exception près toutefois: la loi sur l’immigration, qui n’entrerait selon lui pas dans le cadre prévu par la Constitution. Si nos voisins régicides jouissent en effet du droit de référendum, on ne peut pas considérer que l’institution soit équivalente à celle que nous connaissons: le référendum est lancé par le président, sur proposition du gouvernement ou du parlement, et non par le peuple; en outre, il ne peut être lancé que sur certaines lois: celles touchant à l’organisation des pouvoirs publics, à la politique économique, sociale, ou environnementale, ou encore celles visant à la conclusion de traités qui auraient une incidence sur les institutions. Si le référendum est exclu, c’est selon Macron parce que la loi sur l’immigration ne correspond pas aux critères précités.

Pourtant, l’argument qui est servi le plus fréquemment en faveur de l’immigration est celui de ses avantages économiques, et l’immigration est dès lors une question de politique économique.

Pourtant, il est indiscutable que l’immigration massive que connaît l’Europe a des conséquences sociales de diverses sortes: densification de l’habitat, saturation des transports, hausse de l’insécurité, etc., et l’immigration est dès lors une question de politique sociale.

Pourtant, l’augmentation de la population, sans compter le transport international qu’implique l’immigration, a un effet dramatique sur l’environnement, requérant le bétonnage de nouvelles surfaces pour l’habitation, la production d’énergie, le transport, et l’immigration est dès lors une question de politique environnementale.

L’immigration est la question la plus fondamentale à laquelle les pays d’Europe font face aujourd’hui; les peuples s’en inquiètent de plus en plus, comme le démontre la montée de la droite nationaliste en Europe. En avril, un sondage réalisé pour BFMTV dotait Le Pen d’une avance de sept points s’il fallait voter à nouveau.

En jouant sur les mots pour exclure cette question du référendum tout en promettant vouloir faire un usage large de l’institution, M. Macron lance un message clair: il craint la volonté populaire et ne la laissera s’exprimer que lorsqu’elle sera alignée avec son programme.

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