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Histoire inouïe des Ouïgours - Dilemme entre le noir et les jaunes

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1880 15 janvier 2010
La nouvelle idole des jeunes s’appelle Barack Obama. Il n’est pas footballeur, comme on aurait pu le penser, mais président des Etats-Unis d’Amérique. Tout le monde l’aime, tout le monde veut lui faire plaisir et lui rendre service. C’est pour cela que la Suisse a décidé non pas de lui offrir mais de lui prendre quelque chose, en l’occurrence quelques prisonniers de Guantánamo dont M. Obama ne savait pas quoi faire. On a donc choisi deux mignons petits Ouïgours et on a décidé, pour qu’ils ne soient pas trop dépaysés, de les confier aux bons soins du canton du Jura.

Nos journalistes, dont la grille de compréhension du monde nécessite la présence d’un «gentil» et d’un «méchant», ont été bien ennuyés. Ils aiment Barack Obama mais ils n’aiment pas le gouvernement suisse, qu’ils accusent de faire tout faux. Alors, accueillir des Ouïgours, c’est juste ou c’est faux? Heureusement, il y a aussi les Chinois dans l’histoire, qui n’aiment pas les Ouïgours (il paraît que personne n’aime les Ouïgours) et qui sont donc très fâchés contre le gouvernement suisse. Les Chinois sont généralement classés parmi les méchants, mais aujourd’hui ils sont d’accord avec nos journalistes pour accuser le gouvernement suisse d’avoir fait un faux pas et de se créer de nouveaux ennemis dans le monde. Néanmoins, on ne peut pas être contre les Ouïgours puisqu’il paraît qu’ils sont musulmans – sûr qu’ils voudront construire un minaret à Delémont. Alors que doivent faire nos conseillers fédéraux? S’ils disent non, ils cassent le Barack, s’ils disent ouï y s’gourent. Ont-ils peur du noir ou veulent-ils faire rire les jaunes?

Une chose est sûre: lorsque nos journalistes se trouvent ainsi face à une situation compliquée où ils ne savent pas qui sont les gentils ni qui sont les méchants, leurs articles sont moins moralisateurs et plus intéressants.

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