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Propos non-conformistes sur l’Europe et sur l’armée

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1942 1er juin 2012

M. Bernard Wicht, professeur à l’Université de Lausanne, est un spécialiste des questions stratégiques. II vient de faire paraître un livre intitulé Une nouvelle guerre de Trente Ans (Ed. le Polémarque, Nancy, 2012). Relevons quelques-uns de ses propos en réponse aux questions de M. Patrick Vallélian («Europe: a l’aube d’une nouvelle guerre de Trente ans» L’Hebdo du 24 mai). A la question: «a quelle type de guerre aurons-nous alors affaire?» M. Wicht répond: […] Des guerres à la Mad Max entre des bandes rivales au milieu d’Etats affaiblis qui ne pourront plus garantir la sécurité que dans des régions définies comme les centres des grandes villes par exemple. Imaginez des situations de non droit comme c’est déjà le cas dans certaines banlieues françaises où l’Etat est quasiment absent et où les gangs se battent à coup d’armes de guerre.

[…] Souvenons-nous d’abord que la guerre ne naît pas seulement de la puissance des Etats, mais de leur faiblesse.

L’Afrique en est aujourd’hui l’illustration la plus criante. Avec la déstabilisation de l’UE, la crise de l’euro, l’endettement des pays et la désindustrialisation, l’Europe entre dans cette logique d’affaiblissement, dans ce que Braudel appelle la «zone des désordres prolongés»; elle se tiers-mondise… c’est la voie ouverte aux conflits infra-étatiques.

Etonnant que, dans cet état de faiblesse où se trouvent l’Europe, des voix s’élèvent à nouveau pour réclamer l’adhésion de la Suisse à l’EEE, y compris celle du rédacteur en chef dans ce même numéro de L’Hebdo! Mais les conclusions de M. Wicht pour la Suisse vont dans une toute autre direction: […] Je plaide en tout cas pour ne pas démanteler notre armée de milice.

Contrairement à ce que j’entends, le budget militaire n’est pas une dépense inutile, mais un investissement pour l’avenir.

Parce qu’à terme, nous ne pourrons plus compter sur les autres pour nous protéger des dangers alentour. Ce temps est révolu. Il ne faut pas oublier non plus les forces morales: l’idée de milices est un projet de société fondé sur la responsabilité du citoyen- une composante essentielle dans le contexte actuel.

Qu’il est agréable, pour une fois, de lire dans L’Hebdo des propos non-conformistes!

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