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Métastase technocratique

Jean-François Cavin
La Nation n° 1964 5 avril 2013

24 heures s’est fait l’écho, il y a quelque temps, des protestations des oncologues – et des sociétés de médecine suisse et vaudoise – contre un projet visant à réserver le monopole du soin de cancers rares aux centres spécialisés des hôpitaux universitaires, éventuellement à quelques autres lieux agréés. Ce projet émane de l’«organe scientifique» institué par la Convention intercantonale relative à la médecine hautement spécialisée (MHS), rédigée en 2008.

Les opposants ne contestent pas que les opérations d’une tumeur au cerveau ou au pancréas soient réalisées dans des hôpitaux spécialisés. Mais les traitements au long cours, selon eux, peuvent parfaitement être administrés en cabinet privé (ou en clinique, ajouterons-nous). Certains oncologues disposent d’installations importantes de chimiothérapie et travaillent en réseau avec des radio-oncologues et des chirurgiens. Pour le malade qui doit suivre un traitement durant des mois ou des années, il est précieux de compter sur un médecin de confiance et de bénéficier du confort psychologique offert par un cabinet privé.

La Société vaudoise de médecine ajoute que l’«organe scientifique MHS» excède ses compétences en prétendant réglementer la pratique ambulatoire. Cette critique nous semble fondée. La Convention intercantonale se réfère à l’article 39 de la LAMal, qui porte exclusivement sur la planification hospitalière; diverses dispositions de ce concordat confirment que les décisions touchent les établissements hospitaliers; il n’est nulle part question de la pratique privée ambulatoire.

Il serait inadmissible que, sous prétexte de rationalisation, on enlève aux malades la possibilité de consulter l’oncologue de leur choix et qu’on retire aux oncologues le droit de soigner certains de leurs patients. Et cela, vraisemblablement, en toute illégalité!

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