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Domaine rose

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 2100 6 juillet 2018

Honte à nous d’avoir pareillement tardé à visiter la riche rétrospective Raoul Domenjoz à l’Espace Arlaud à Lausanne1 et plus encore à la signaler à nos lecteurs! Allez-y de toute urgence, mais, à l’intérieur, prenez votre temps! Si les peintures chaleureuses de Domenjoz n’épatent pas forcément d’emblée, elles retiennent durablement. Dès lors, nous conseillons une première tournée pour se pénétrer de l’ambiance générale de l’œuvre; une deuxième pour contempler à fond chaque tableau; et une dernière pour déguster les meilleurs.

Domenjoz n’use pas d’un style immédiatement reconnaissable. Il balance discrètement d’Utrillo (Paris, boulevard Lefebvre en hiver) à Borgeaud (Le joueur de billard, Atelier de la rue de Bourg) et de Corot (Paris, le Pont Marie) à Vlaminck (Marine), sans oublier une ou deux touches de cubisme (Nature morte, Nature morte au compotier).

Signalons encore cette étrange œuvre tardive, accrochée en début d’exposition, La table bleue au verre de vin, qui frôle l’abstraction.

Si je devais voler un tableau, j’hésiterais entre La Seine, à Paris, un grand Port de La Rochelle, remarquablement construit mais difficile à emporter discrètement, et le très original La Rochelle : le chantier, avec la grande coque verte d’un bateau en cale sèche, celui-là même qu’on a heureusement repris pour l’affiche.

A l’exposition est liée la publication d’une belle monographie, Raoul Domenjoz, La nostalgie de l’infini, éditée par Infolio sous la direction d’Edith Carey et soutenue par la Fondation Marcel Regamey.

Quant à notre titre, «Domaine rose», c’est ainsi que la vendeuse de billets, espagnole je suppose, prononçait le nom du peintre, pourtant rejeton d’une ancienne famille vaudoise, originaire de Pully.

Notes:

1  Ouverte jusqu’au 15 juillet.

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