Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Améliorer Ravel

Jean-François Cavin
La Nation n° 1886 9 avril 2010
L’Enfant et les Sortilèges, composé par Ravel pour orchestre complet, est donné ce printemps à l’Opéra de Lausanne dans une version pour flûte, violoncelle et piano à quatre mains. Cette réduction, mentionnée sur l’affiche actuellement placardée, ne l’était pas dans le programme de saison; cela tiendrait de l’arnaque si le prix des places ne fournissait un indice: à musique réduite, tarif réduit.

Ce choix curieux, dont on jugera le résultat, nous privera en tous cas du claquement de la batterie pour la rage de l’Enfant, des grognements du contrebasson pour le dérouillage du Fauteuil, des cuivres flambants pour les langues du Feu, du tambourin et des bois pour la Pastorale et du bruissement des cordes pour le mystère du Jardin sous la lune.

L’arrangeur, un certain Didier Puntos, dont le travail donne à la Fantaisie Lyrique, selon 24 heures du 6/7 mars, une dimension nouvelle(!), explique notamment ceci: J’ai toujours pensé qu’il y avait une contradiction fondamentale dans les moyens mis en oeuvre: entre le caractère intimiste du sujet et le traitement incroyablement coloré de l’orchestre. Ce maladroit de Ravel, qui n’avait pas le sens de l’harmonie, nous a donc absurdement livré un livre d’images aux couleurs vives et légères; il s’imposait d’en faire une copie en noir et blanc.

En somme, un dénommé Maurice R., dont l’Histoire ne retiendra pas le nom, s’est stupidement acharné à colorier le livret de Colette, inconscient de la contradiction fondamentale qui condamnait sa besogne. Mais Puntos vint, et l’oeuvre trouva sa vérité.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: