La halle aux locos et la collection Planque

A l’occasion de la présentation de la collection Planque à Saint-Louis près Bâle, 24 heures a interviewé M. Florian Rodari, conservateur de cette collection, en lui demandant notamment si elle pourrait être déposée à la Halle aux locomotives de la gare de Lausanne, où l’on envisage de déplacer le Musée cantonal des Beaux-Arts. Voici la réponse de M. Rodari:

L’actuel projet des halles de locomotives n’offre à nos yeux pas suffisamment de certitude, de charme ou de garantie pour que nous puissions penser y déposer nos collections sans condition. Nous ne sommes rassurés ni sur la sécurité ni sur la proximité du trafic ferroviaire avec des oeuvres fragiles […].

Nous avons peine à comprendre l’engouement des milieux politiques, culturels dans leur majorité ainsi que de la presse pour ce lieu triste à mourir, entre ballast et talus. Mais c’est peut-être affaire de goût ou de mode. Il faudrait en tous cas s’assurer de ce qu’implique ce choix. M. Rodari a quelque motif de craindre les trépidations, une mauvaise isolation, un cadre quelconque. Nous ne serions pas étonnés que, quand on s’attaquera à cette bâtisse, il faille en fait tout démolir pour assurer une bonne isolation thermique et phonique, peut-être consolider le sol et, quand on l’aura sondé, l’assainir après des décennies de vidanges… Ayant opéré ces travaux à grands frais, on rebâtira en faux ferroviaire d’époque!

Un crédit d’étude de 13 millions étant voté, il serait bon d’en consacrer une première tranche à l’examen des questions posées par M. Rodari et, si les garanties demandées peuvent être fournies, d’obtenir un engagement de la Fondation Planque. Faute de quoi, ce projet doit être abandonné.