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La «com» de Mme Lyon

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 1910 11 mars 2011
Le 23 février dernier, 24 heures offrait à Mme Lyon une page entière pour faire sa publicité et celle de son projet. L’article est signé Thierry Meyer et Joëlle Fabre. Le discours en trois points de Mme Lyon vise à donner le sentiment que tout baigne pour elle et que son projet rencontre l’unanimité de tout ce qui compte dans le Canton.

Premièrement, elle met les sept membres du Conseil d’Etat dans sa poche. Elle dit «le projet du gouvernement». Si c’est vrai qu’ils sont tous d’accord avec ce projet, on se pose tout de même quelques questions sur la force morale des conseillers d’Etat dits «bourgeois». Comment peuvent-ils cautionner un projet fondé sur une idéologie qui va à l’opposé exact de tout ce que proclament les papillons de leurs partis? L’UDC a d’ores et déjà exprimé son opposition à «LEO», ce qui fait qu’on se demande quel rôle M. Mermoud joue dans cette moutonnerie. Et s’il devait se révéler que Mme Lyon a associé indûment ses collègues à son projet, il serait bon qu’ils le fassent savoir.

Deuxièmement, Mme Lyon récupère également la commission du Grand Conseil, «tous partis confondus», nous disent les deux journalistes. Les commissaires ont fait un travail «exceptionnel», dit-elle, les flagornant sans trop de modération: «Il y a de grands leaders d’opinion sur la question scolaire autour de la table. Les voir apprivoiser ce texte m’a procuré un plaisir fou. Entendre un groupe aussi représentatif des forces en présence au Grand Conseil dire: “On se rend compte qu’il faut faire confiance à l’école”, je trouve cela extraordinaire. J’en ai eu les larmes aux yeux.»

Les larmes, c’est le troisième point. Mme Lyon connaît ses faiblesses. Elle a donc, c’est de bonne guerre, peaufiné sa propre image. Non, elle n’est pas la sèche technocrate que certains croient. Elle est humaine et sensible. Elle est engagée: «J’ai de la passion pour ce département.» Et surtout, elle est au-dessus de toutes les guéguerres. Elle a une vision supérieure et, très pédagogiquement, maternellement même, avec des larmes dans les yeux, elle initie les leaders de l’opinion scolaire qui finissent par comprendre cette vision et la partager.

Que cela est biau! On aurait presque envie d’oublier que son projet n’est en réalité que la resucée affadie d’un premier contreprojet ficelé tardivement et à la hâte par un département aux abois dans le seul but faire pièce à tout prix à «Ecole 2010».

Le sommet est atteint quand elle affirme espérer que, face au consensus en passe de se dégager autour de LEO, les initiants d’«Ecole 2010» retireront leur texte. Comme si LEO était un moyen terme entre l’école actuelle et «Ecole 2010», coome s’il n’était pas, en toute chose, son contraire absolu! LEO est un EVM aggravé et c’est précisément contre cette tendance qu’a été conçue, lancée et signée «Ecole 2010». LEO doit bien plutôt renforcer leur détermination d’en découdre devant le peuple et de lui présenter, «enfin, un vrai choix».

Nous espérons que 24 heures offrira aux auteurs de l’initiative la même surface et la même écoute qu’à Mme Lyon.

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