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Le Département de la formation, tel qu’en lui-même…

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 1973 9 août 2013

Juste avant l’été, nous avons été la cause involontaire d’un petit scandale dans l’École vaudoise. Lors de la présentation de la nouvelle loi sur l’école obligatoire (LEO), le doyen du Collège d’Oron avait déclaré que, selon les critères choisis par le Département de la Formation de la Jeunesse et de la Culture, 68% des élèves d’Oron et environs actuellement en fin de sixième année (on dit «huitième selon Harmos») devraient aller en pré-gymnasiale.

Un parent d’élève assistant à la révélation nous en fit part et nous relayâmes l’information dans un article de 24 heures. Immédiatement après, le doyen fut mis à pied par M. Bouquet, directeur général de l’Enseignement obligatoire.

Le doyen, connu pour son engagement professionnel et sa probité, soutenu par ses collègues, a fait recours. On apprenait le 12 juillet qu’il avait été réintégré dans sa fonction. Le communiqué de presse annonçant cette réintégration est un modèle du genre constipatif: Les deux parties ont admis que la communication d’une donnée non stabilisée pouvait être maladroite, mais qu’une sanction aurait été disproportionnée. On ne nie donc pas les chiffres. Mais ce sont des «données non stabilisées», par quoi il faut entendre que le Département se réserve la possibilité de ne pas respecter les règles que lui-même a fixées et d’introduire des dérogations pour limiter à cinquante pour cent la proportion des élèves expédiés en voie baccalauréat. «Données non stabilisées»: c’est génial!

Rappelons-nous tout de même qu’à l’origine, il s’agissait uniquement de fusionner les voies à options et générale. La nouvelle voie aurait dû rassembler les deux tiers des élèves et la voie pré-gymnasiale le tiers restant. Le tiers: pas les deux tiers, ni même la moitié!

Le doyen réhabilité n’a pas le droit de commenter l’arrangement finalement trouvé. C’est bien dommage, mais pas inattendu quand on connaît ce milieu. Déjà du temps du parti radical, on parlait traditionnellement de «kremlinologie» à propos de ce qui s’appelait alors le Département de l’Instruction publique et des Cultes. Les socialistes qui leur ont succédé se montrent fidèles à la tradition: le personnel enseignant, y compris les doyens et les directeurs, sont des pions au service de l’appareil qui ne veut que deux choses: tout dominer et tout dissimuler.

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