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Mettre son nez dans la cuisine des autres, ça ne se fait pas

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2205 15 juillet 2022

Mme Valérie Dittli, nouvelle conseillère d’Etat, a donné une interview au journal Lausanne-Cités. Au détour d’une réponse, elle a déclaré: «Au niveau politique, il y a parfois un manque de vision. Prenez le cas de la mobilité à Lausanne. Au lieu d’opérer un véritable changement, où tous les besoins peuvent se retrouver, la Ville préfère opposer les différents moyens de transports.»

Sur le fond, Mme Dittli se trompe. L’opposition entre les moyens de transport ne résulte pas d’un manque de vision, mais plutôt de l’obsession idéologique de développer une société conflictuelle, axée sur des «luttes» omniprésentes: cyclistes contre automobilistes, piétons contre cyclistes, urbains contre ruraux, mais aussi pauvres contre riches, étrangers contre indigènes, femmes contre hommes, etc. On ne peut pas reprocher à la Ville de Lausanne de manquer de vision; on peut seulement lui reprocher d’avoir une vision qui se rapproche un peu trop de celle de Pyongyang.

Mais fi de ces subtilités. Pour la presse (concurrente de Lausanne Cités), le problème – car les problèmes et les querelles sont indispensables pour faire vivre la presse, pour appâter le chaland, et aussi pour remplir les éditions d’été – le problème, donc, vient de ce que Mme Dittli, qui n’est pas en charge des questions de mobilité, s’est exprimée sur un sujet qui ne la concernait pas.

Sollicités pour des déclarations fracassantes, plusieurs édiles socialistes cantonaux et communaux n’ont pas voulu réagir. Le buzz allait-il faire pschitt? Finalement, la présidente du Parti socialiste lausannois a bien voulu accepter de critiquer Mme Dittli, en rappelant sévèrement à cette dernière qu’«il y a une question de forme et d’usage».

Ce que nous traduisons naïvement comme suit: la gauche milite pour que davantage de femmes participent à la vie publique, mais à la condition qu’elles ne s’expriment que sur les sujets sur lesquels on leur permet de s’exprimer, et qu’elles ne commencent pas à s’écarter des usages traditionnels.

Au plus profond du progressisme subsistent, parfois, quelques traces de conservatisme.

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