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Les armoiries de la Ligue vaudoise

Yves Gerhard
La Nation n° 2208 26 août 2022

A gauche du titre du journal dans sa nouvelle présentation, vous observez des armoiries que les fondateurs de la Ligue vaudoise ont dessinées pour caractériser les trois périodes où le Pays de Vaud a eu une certaine indépendance et pu affirmer son caractère original: la lance de saint Maurice, d’époque carolingienne, évoque le Royaume de Bourgogne transjurane (888-1032); elle a été remise en signe de royauté à Rodolphe II, roi de 912 à 937 et époux de la reine Berthe. Par la suite, la «Sainte Lance» a été l’un des insignes du Saint Empire. Elle est conservée à la Schatzkammer de la Hofburg de Vienne.

La croix blanche rappelle la période savoyarde (XIIIe siècle-1536), où les comtes, puis ducs de Savoie exercent l’autorité par l’intermédiaire de baillis et de châtelains issus des familles de la noblesse vaudoise. Le Pays de Vaud garde et défend ses libertés et franchises à l’intérieur des Etats de Savoie.

Les couleurs verte et blanche évoquent le Canton suisse, admis par l’Acte de Médiation de 1803 dans la Confédération helvétique. C’est la situation qui perdure jusqu’à aujourd’hui.

Dans le langage héraldique, on dira: de sinople à la croix d’argent chargée en pal de la lance de Bourgogne de sable.

Dans Le chemin de Marcel Regamey, François Forel explique de plus: «Ainsi les armes proposées en 1933, tout en rappelant les grandes périodes de notre histoire, symbolisent en même temps les réalités qui font d’un simple territoire une patrie: la foi chrétienne est évoquée par la croix, le pouvoir rassembleur de l’Etat par la lance, l’indépendance nationale par le vert et le blanc.» (CRV no 116, p. 199.)

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