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Glanures socio-économiques

Jean-François Cavin
La Nation n° 2223 24 mars 2023

Au sein de l’indice suisse des prix à la consommation, la rubrique «santé» montre un chiffre quasi stable depuis assez longtemps. Et pourtant on ne cesse de se plaindre de l’augmentation des coûts, et donc des primes d’assurance. Explication: ce ne sont donc pas les tarifs des médecins, ou des hôpitaux, ou de l’industrie pharmaceutique qui évoluent à la hausse, mais la quantité ou le perfectionnement des prestations fournies. Le vieillissement de la population et la technicité des procédés médicaux en sont la cause, et non l’avidité des prestataires de soins. Et contre cette évolution, somme toute plutôt réjouissante, on ne saurait lutter.

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La «rente-pont» de l’AVS, introduite en 2020 par la Confédération à l’intention des chômeurs âgés arrivés en fin de droit de l’assurance-chômage, n’a pas beaucoup de succès pour l’instant. Peut-être est-il trop tôt pour conclure. Mais déjà des voix de gauche s’élèvent pour réclamer un assouplissement des conditions d’octroi. Ces conditions? Avoir atteint l’âge de 60 ans, avoir cotisé à l’AVS durant 20 ans dont 5 depuis l’âge de 50 ans, ne pas avoir une fortune d’un certain montant (en gros 50’000 francs), présenter un budget déficitaire (compte tenu de montants forfaitaires pour l’entretien, du loyer, etc., par analogie avec le droit aux prestations complémentaires de l’AVS). Rien que de très normal, en somme.

Et si le chômage des seniors n’était pas, en réalité, le problème social qu’on monte en épingle? Hypothèse sacrilège…

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A quoi la croissance économique de notre pays est-elle due? Certains affirment qu’elle tient uniquement ou principalement à l’augmentation de la population, entraînant celle de la consommation, donc celle de la production. Or le PIB calculé par tête d’habitant est aussi en hausse: + 19% depuis le début du siècle. Cela signifie que notre productivité s’améliore et que notre économie progresse réellement.

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Dans les cortèges féministes de début mars, on a pu voir des pancartes dénonçant une rémunération des femmes inférieure de 43% à celle des hommes. On parle habituellement d’un écart de quelque 15%, dont la moitié est objectivement explicable (qualification, ancienneté, sur-représentation des femmes dans des activités peu rémunérées); ce constat est d’ailleurs contesté et une statistique vaudoise fait état d’une différence bien moindre. Quoi qu’il en soit, comment expliquer le 43%?

Il ne s’agit pas d’une comparaison de salaires «à travail égal», mais du revenu acquis durant la vie, compte tenu du fait que les femmes interrompent souvent leur activité lors de la maternité, puis travaillent fréquemment à temps partiel. Il est donc faux d’y voir le reflet d’une criante injustice. En réalité, les couples où le mari travaille à plein temps et l’épouse à temps partiel sont en général dans une situation confortable. Remisez les pancartes!

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La Confédération a beaucoup dépensé lors de la pandémie et doit assainir ses finances. Il serait imprudent de réduire les dépenses militaires et dommageable de rogner sur le financement des infrastructures.

C’est dans ce contexte que paraît une étude montrant que la rémunération du personnel fédéral est, en moyenne, supérieure de 8% à celle du secteur privé, à niveau de qualification égal. Si l’on ramenait ces rétributions au standard ordinaire, il en résulterait une économie d’un à deux milliards de francs. Il n’est bien sûr pas question d’opérer une coupe brutale, au mépris des conditions d’engagement convenues. Mais, à terme, il y a de la réserve financière de côté-là!

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