Alexandre Denéréaz (1875-1947)

Alexandre Denéréaz a été une figure majeure de la vie musicale vaudoise de la première moitié du XX^e siècle. Organiste de Saint-François durant 51 ans, il n’y tenait pas seulement l’instrument, mais organisait de grands concerts. Professeur d’orgue et de théorie musicale au Conservatoire, où il eut comme élèves Ernest Ansermet, Victor Desarzens, Hermann Lang, Aloÿs Fornerod, Robert Mermoud, il a écrit plusieurs ouvrages dont le plus connu est La musique et la vie intérieure. Et il fut un compositeur fécond, avec 137 opus à son actif, dans à peu près tous les genres: l’orgue bien sûr, le chant choral, la musique de chambre, la musique de scène avec La Dîme, l’oratorio profane, la symphonie.

C’est un symphoniste de valeur. Sa musique est portée par un bel élan lyrique. Polyphoniste dans l’âme, il entremêle habilement les voix avec tantôt élégance, tantôt sensualité, tantôt vigueur. Excellent orchestrateur, il s’entend à varier les couleurs instrumentales. A qui veut s’en convaincre, on peut recommander l’audition de trois poèmes symphoniques enregistrés par VDE Gallo, CD-1227: Au tombeau de Tut-Ankh-Amon, Le rêve et Scènes de la vie de cirque, œuvre particulièrement vivante et «enlevée»; l’orchestre symphonique de Volgograd est dirigé par Emmanuel Siffert, toujours prêt à faire connaître nos compositeurs.

On arrive au 150^e anniversaire de la naissance d’Alexandre Denéréaz. 2025, c’est bientôt là, et les programmes des saisons se préparent plus d’un an à l’avance. Il est donc temps de suggérer aux organisateurs de nos concerts d’honorer ce compositeur, y compris pour la symphonie où l’on serait heureux d’applaudir Emmanuel Siffert au pupitre d’un de nos orchestres.