Aux dénonciateurs du populisme
[…] Il existe des travaux remarquables sur ce phénomène. Quel média en fera une série, pour essayer de comprendre plutôt que de donner libre cours à la haine du haut envers le bas? Ce sont les problèmes sociaux graves non résolus dont souffrent les couches populaires, et non l’élite bien lovée, qui débouchent sur le «populisme». Mais ces problèmes ont été tus, car gênants pour la bienpensance, jusqu’à ce qu’ils deviennent insupportables pour ceux qui les subissent quotidiennement, et depuis des décennies. Alors ils votent «subitement» par dizaines de milliers, même à Genève, pour ceux qui prétendent régler ces problèmes en une fraction de seconde, en désespoir de cause. Qu’ont fait ces dénonciateurs hautains pour participer à la résolution de ces problèmes? Rien, puisqu’ils n’osaient même pas en parler. Et là ils sortent du bois, avec quel effet? Ils vont renforcer la rancoeur, toujours bien au chaud.
J.F. Revel résumait, il y a vingt ans déjà, le problème: les politiciens et les intellectuels qualifient avec mépris de «populistes» les mouvements politiques qu’ils n’ont pas senti venir. J’ajoute: et pour cause.
Notre nomenklatura politique et médiatique a horreur de la démocratie dès qu’un vote populaire ne va pas dans son sens.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- De la vengeance à la justice – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Le Général Guisan et l’esprit de résistance – Jean-Jacques Rapin
- Validité des initiatives populaires: le contrôle avant la récolte? – Jean-François Cavin
- Promenades vaudoises avec Michel Campiche – Jean-Blaise Rochat
- L’animal à la barre, un écueil à éviter – Félicien Monnier
- Un juge cantonal sans étiquette politique – Revue de presse, Ernest Jomini
- Fourre-tout livresque – Jacques Perrin
- La Poste – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Une priorité pour l’OMC? – Jean-François Cavin
- Contient du laid – Le Coin du Ronchon