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Aux dénonciateurs du populisme

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1881 29 janvier 2010
Régulièrement, ceux qui se considèrent comme l’élite bien-pensante dénoncent ce qu’ils appellent le populisme quand une votation n’a pas été dans le sens qu’ils préconisaient. Le sociologue Uli Windisch écrit à ce sujet («Salauds de populistes?», Le Nouvelliste du 11 janvier):

[…] Il existe des travaux remarquables sur ce phénomène. Quel média en fera une série, pour essayer de comprendre plutôt que de donner libre cours à la haine du haut envers le bas? Ce sont les problèmes sociaux graves non résolus dont souffrent les couches populaires, et non l’élite bien lovée, qui débouchent sur le «populisme». Mais ces problèmes ont été tus, car gênants pour la bienpensance, jusqu’à ce qu’ils deviennent insupportables pour ceux qui les subissent quotidiennement, et depuis des décennies. Alors ils votent «subitement» par dizaines de milliers, même à Genève, pour ceux qui prétendent régler ces problèmes en une fraction de seconde, en désespoir de cause. Qu’ont fait ces dénonciateurs hautains pour participer à la résolution de ces problèmes? Rien, puisqu’ils n’osaient même pas en parler. Et là ils sortent du bois, avec quel effet? Ils vont renforcer la rancoeur, toujours bien au chaud.

J.F. Revel résumait, il y a vingt ans déjà, le problème: les politiciens et les intellectuels qualifient avec mépris de «populistes» les mouvements politiques qu’ils n’ont pas senti venir. J’ajoute: et pour cause.

Notre nomenklatura politique et médiatique a horreur de la démocratie dès qu’un vote populaire ne va pas dans son sens.

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