La Poste

Le tumulte qui a agité La Poste ces derniers mois a provoqué un torrent de commentaires, la plupart du temps émotionnels, mal inspirés. Parmi les exceptions, relevons l’éditorial de 24 heures du 23 janvier, signé de Thierry Meyer, rédacteur en chef:

La triste affaire Béglé, président du conseil d’administration de La Poste poussé à la démission, a révélé une série impressionnante de mauvaises décisions. Elle a aussi montré que Moritz Leuenberger […] possède autant l’art consommé de l’autoprotection que celui du discours éthéré. Quitte à ce que soit au détriment des personnes qu’il a lui-même choisies.

Fidèle à la tradition suisse qui veut qu’un ministre n’endosse pratiquement jamais ses erreurs en cours de mandat, mais en dilue les conséquences dans la soupe politique fédérale, le socialiste zurichois se tire du mauvais pas qu’il a lui-même généré […].

Probablement ébloui par la brillance du discours du candidat Béglé, Moritz Leuenberger lui a confié la présidence de La Poste, tout en connaissant les aspirations du Vaudois à jouer un rôle exécutif. Le choix se respecte. Mais un choix n’est bon que s’il est ensuite assumé […] Il fallait donc mettre en place les conditions permettant au nouveau président de faire son travail dans le chemin tracé par son employeur.

Rien n’a été entrepris […].

La nomination de Peter Hasler participe de la même logique: vite, une solution, que l’on puisse passer à autre chose – un joli discours sur le changement climatique, par exemple. Parce que, visiblement, le conseiller fédéral n’a pas le temps non plus de déterminer une stratégie pour l’entreprise publique dont il a la responsabilité politique.

En réalité, c’est d’une affaire Leuenberger qu’il s’agit.