Vitalité campagnarde: Villarzel fête ses 800 ans

Les villages n’ont rien à envier aux manifestations urbaines. Notre bon 24 heures nous apprend que la moitié des habitants de Penthéréaz se sont inscrits comme volontaires pour animer la fête villageoise marquant le début de l’été. Villeneuve s’apprête cette fin de semaine à célébrer les 800 ans de sa création, en 1214. Les fêtes, animations, spectacles ne se comptent plus.

Mais nous voudrions évoquer une manifestation à laquelle nous avons assisté, les 800 ans du village de Villarzel. L’année dernière, une exposition retraçait l’histoire du village, propriété de l’évêque de Lausanne, d’où le nom fréquent dans les archives de Villarzel-l’Evêque.

Cette année, un spectacle «maison», avec le chœur de Dompierre (VD), a été présenté six fois devant un public nombreux et conquis. Les organisateurs ont fait appel pour le texte à Jean- Daniel Fattebert, ancien rédacteur de l’hebdomadaire La Broye, connu pour sa plume originale et parfois acérée (il signe toujours la rubrique «L’Egratigneur»), et pour la musique au chef du chœur mixte de Carrouge et maître de musique Patrick Bocherens, décédé en octobre 2013 et dont le travail a été achevé et complété par Anne-Marie Monnier et Blaise Mettraux.

Engageant Gérard Morier-Genoud comme scénariste et Séverin Bussy comme metteur en scène, les habitants de Villarzel (avec Sédeilles et Rossens, fusionnés en 2006) ont réussi à monter un spectacle de haute tenue.

Une série de tableaux présentent les diverses étapes historiques du village et particulièrement de sa tour médiévale, qui a vu se dérouler les événements majeurs de l’histoire vaudoise: les disettes, les impôts et redevances, les superstitions du Moyen-âge, l’arrivée des Bernois et leur organisation bien réglementée, la Révolution vaudoise, et les tentations actuelles de la densification territoriale: bonne occasion de réviser son histoire vaudoise! Chaque scène était accompagnée de plaisanteries, de surprises, de répliques malicieuses et bien ajustées, de chansons poétiques ou cocasses (nous pensons à celle qui fait l’éloge de la pomme de terre). Costumes variés, personnages jouant leur rôle de façon plus vraie que nature (les Bernois, notamment, avec leurs répliques criées en un dialecte rauque), situations inattendues, tout était parfait. La musique, simple et agréable à l’oreille, correspondait parfaitement au texte. Un spectacle rythmé, porté par l’enthousiasme de villages vivants, des idées à foison pour la mise en scène, notamment l’utilisation des possibilités offertes par la tour elle-même et par son environnement – rien n’était laissé au hasard ou à l’amateurisme.

Inutile de dire que la billetterie informatisée, la vaste cantine et ses menus alléchants, le marché médiéval et ses animations, le parcage des voitures… tout cela était parfaitement organisé.

Un livre sur l’histoire du village, la grande et les petites, est en préparation, sous l’égide de Mme Geneviève Mayor, ancienne syndique: il est en souscription sur le site Villarzel800.ch, rubrique Histoire.

Bravo les campagnes!