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Concours d’architecture publique

Philippe RameletRevue de presse
La Nation n° 1996 27 juin 2014

Le Musée des beaux-arts à Bellerive, le Parlement et la tour Taoua, autant de polémiques qui ont récemment agité la ville de Lausanne. Par voie de référendum ou de recours, ces projets se sont tous soldés par un désaveu populaire, soit par un simple refus, soit par un compromis humiliant dans le cas du Parlement.

S’appuyant sur ces échecs récents, Bruno Corthésy, de l’Association romande des historiens de l’art monumental, demande la démocratisation des concours d’architecture (24 heures du 19 juin):

[…] Depuis plus de cent ans, il est d’usage de recourir à la procédure du concours, pour laquelle la Société des ingénieurs et architectes a réussi à imposer ses règles, sans force légale, mais admises par convenance. Selon ces règles, le jury du concours doit être composé en majorité de «professionnels», c’est-à-dire principalement d’architectes, et de «non-professionnels», à savoir des personnes dont la profession ou le statut est sans lien avec le projet.

On s’attendrait à ce que dans la seconde portion du jury se trouvent des représentants des domaines touchés par le projet, comme des muséographes, des historiens de l’art, des archéologues, des écologistes, des défenseurs du patrimoine et des habitants du quartier, suivant les cas. Pas du tout. On se contente d’y placer des représentants du commanditaire, Ville ou Canton.

[…] Les différents acteurs concernés ne sont donc plus impliqués dans la prise de décision. Mis devant le fait accompli, ils expriment logiquement leur mécontentement et, comme ils sont représentatifs d’une plus large proportion de la population, ils emportent la victoire. [...] Tout le monde conviendra que la construction n’est de loin pas qu’affaire d’architecture et que de nombreux autres intervenants peuvent y apporter un éclairage déterminant. Pourtant, par leur attitude corporatiste tendant à l’hégémonie, les architectes se proclament capables de gérer tous les domaines de la vie. De fait, les projets couronnés ne répondent la plupart du temps qu’à leurs propres préoccupations et aspirations.

Cette forme d’arrogance, cautionnée par les commanditaires, amène aux blocages que nous connaissons. […]

On concède à l’auteur que l’élargissement du jury à certains cercles intéressés et compétents pourrait améliorer les choses. Mais en arriver à une véritable démocratisation serait générateur de retards et de confusion supplémentaires.

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