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Un complot pour rien

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1880 15 janvier 2010
Pour 2010, Mme Chantal Tauxe nous annonce («L’urgence d’un front républicain», L’Hebdo du 23 décembre) une année difficile pour la Suisse à cause de son isolement. On connaît la chanson. Mais ce qui nous intéresse davantage ce sont les lignes suivantes:

[…] Si la Suisse va se retrouver en mauvaises postures à répétition, elle ne le doit pas qu’au Conseil fédéral. Ce serait trop simple. Les partis sont encore plus responsables que lui de la faillite politique qui menace. Et particulièrement ceux qui ont osé commettre le péché originel de la législature, je veux parler de l’éviction de Christophe Blocher. Bravo, Messieurs Darbelllay, Levrat, Berset, Leuenberger et Cie, joli coup, auquel nous avons applaudi. Mais qu’avez-vous fait de votre victoire? Rien. Tragiquement rien. […]

On comprend la déception de Mme Tauxe et de tous ceux qui, avec elle, s’imaginaient naïvement que le départ de M. Blocher provoquerait le fameux virage à gauche, ce «front républicain» ardemment attendu. Les malheureux! Ils n’avaient pas compris le sens de la manoeuvre: se débarrasser d’un gêneur, et pour le PDC et son président récupérer si possible un siège au Conseil fédéral. Un complot de bas étage sans aucune vision politique.

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