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Concert d’œuvres rares

Frédéric Monnier
La Nation n° 2032 27 novembre 2015

Beethoven a relativement peu écrit pour les voix solistes et les chœurs: cela va du très peu connu (lieder, airs de concerts, cantates) au célébrissime (final de la 9e Symphonie, Missa Solemnis, l’opéra Fidelio). La Messe en ut majeur op. 86 se situe entre les deux: il en existe plusieurs versions discographiques, mais son exécution publique est rare, du moins dans nos contrées. Elle fut commandée au compositeur par le prince Nicolas II Esterhazy, dont Haydn fut, pendant de nombreuses années, le maître de chapelle à Eisenstadt, au sud de Vienne. Elle se place du reste dans la descendance directe des dernières messes composées par Haydn pour la cour du prince. La création de l’œuvre beethovénienne eut lieu en septembre 1807, mais le commanditaire ne l’apprécia pas, si l’on en croit une lettre adressée à la comtesse Zielenska: «La messe de Beethoven est insupportablement ridicule et détestable, je ne suis pas convaincu qu’elle puisse même paraître honnêtement: j’en suis coléré et honteux.»

Certes, Beethoven n’écrit pas toujours bien pour les voix qu’il utilise parfois comme des instruments (mais Bach faisait de même!), cependant le jugement du prince nous paraît exagérément négatif, car l’œuvre contient de beaux passages (qu’on écoute le fervent Kyrie ou le poignant Qui tollis) et elle n’a pas grand-chose à envier aux dernières messes de Haydn. Le public mélomane vaudois est invité à juger «sur pièces» à la Cathédrale de Lausanne le mercredi 2 décembre prochain à 20h00, lors d’un concert proposé par les chœurs Vivace et Euterpe, l’Orchestre de chambre de Lausanne et des solistes, tous sous la direction de Christophe Gesseney. Une autre œuvre rare sera chantée en début de programme: la Missa Romana de Pergolèse (en fait une missa brevis, puisqu’elle ne contient que le Kyrie et le Gloria) écrite en 1734 à Rome (l’auteur a 24 ans et mourra deux ans plus tard), qui mêle style ancien (admirables fugues chorales) et style de l’opéra napolitain (dans les airs de solistes) avec un traitement de l’orchestre qui fait parfois penser à Vivaldi.

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