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L’informatique, ce truc de vieux

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2148 8 mai 2020

Des enseignants suisses s’étonnent des problèmes techniques que rencontrent leurs élèves adolescents en cette période de téléenseignement. L’occasion de comprendre que ceux que l’on appelle les « digital natives » sont loin d’être des experts numériques. Ils rencontrent parfois des difficultés pour faire une recherche sur Google, ignorent souvent les raccourcis claviers et peinent à s’adapter à une nouvelle plateforme qu’ils ne connaissent pas.

Ces lignes ont été publiées dans Le Temps du 30 avril. L’article révélait que les jeunes d’aujourd’hui, bien qu’ils soient nés dans un monde numérique, ne sont pas pour autant doués dans la maîtrise de l’informatique.

Il n’y a rien là de totalement surprenant. Nous connaissons beaucoup de gens qui sont nés à l’époque de l’automobile triomphante, mais qui ne savent ni réparer un moteur, ni changer une roue, ni même conduire prudemment. Si l’on ajoute à cela que l’école actuelle ne tend pas à produire des petits génies, on peut facilement comprendre que la nouvelle génération soit habile sur les réseaux sociaux et les jeux vidéo, mais qu’elle ait tout à apprendre quant à l’utilisation efficace des outils informatiques professionnels.

Cette information banale et son explication non moins triviale ont tout de même réussi à éveiller un début d’indignation morale chez quelques fins esprits persuadés que les enfants sont largement en avance sur les adultes et que les enseignants ne vont à l’école que pour apprendre de leurs élèves. Nous ne résistons pas au plaisir grinçant de reproduire ici (sans les fautes d’orthographe) quelques extraits dénichés en vrac sur le très sérieux réseau LinkedIn, et dont les auteurs affichent fièrement leurs compétences intellectuelles:

Mais qui doit apprendre de qui ? Dire qu’ils doivent apprendre implique que c’est nous qui détenons le savoir. Le savoir de quoi? Pourquoi les obliger à utiliser des outils dont ils ne voient pas l’utilité ? Par besoin de nous rassurer ? De pouvoir rester dans notre zone de confort ? […] Et si nous nous considérions d’égal à égal en tant qu’individus apprenants, ne faciliterions-nous pas la création d’outils communs et surtout d’une communication face to face beaucoup plus constructive et transformatrice ? […] Les ados […] considèrent la communication par e-mail comme étant un truc de « vieux » en voie d’obsolescence. […] Nos ados ne sont pas sur les outils de leurs parents. Trop ennuyeux. Aucun intérêt. […] Mettre un objet dans un mail ou insérer une pièce jointe : autant de gestes tout droit hérités de procédés analogiques. La transformation numérique, c’est autre chose.

Plus que jamais, notre «monde de demain» aura besoin de la mondialisation et des petits Chinois qui continueront à étudier l’informatique.

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