Hodler au bord du Léman
Mercredi 21 mai passé, une visite du Musée d’art de Pully remplaçait l’habituel entretien dans les locaux du Grand-Saint-Jean. Et pour cause: l’exposition «Hodler, un modèle pour l’art suisse» touchait à sa fin; c’était donc la dernière minute pour la visiter, guidés par son commissaire Niklaus Manuel Güdel, grand spécialiste du peintre.
Comme indiqué sur le site du musée, «l’exposition envisage pour la première fois de s’intéresser non pas aux suiveurs de Hodler, qui furent nombreux, mais à la manière dont les artistes de son époque se sont approprié certains de ses préceptes et à la façon dont ils ont cherché à développer leur propre originalité.» L’exposition regroupe ainsi, autour d’une quinzaine d’œuvres de Hodler, des tableaux d’autres artistes suisses, tels que Félix Vallotton, Casimir Reymond, ou encore Alice Bailly, établie à Lausanne.
Le commissariat de l’exposition s’est fait fort d’établir un lien avec Ramuz, qui avait écrit à propos du peintre un texte intitulé Souvenir. Ce texte a été réédité pour l’occasion et révèle que, lors de la découverte de son œuvre, Ramuz a été subjugué: «J’étais devant quelque chose qui me donnait pour la première fois l’impression de la grandeur.» La grandeur: un thème qui parcourt la réflexion de l’écrivain, lorsqu’il parle de ce pays «que la géographie et l’histoire à la fois se sont comme ingéniés à rendre tout petit».
Hodler, peintre national qui se voulait universel, a grandi alors que s’établissait l’identité de la jeune Confédération. Il est donc tout naturellement devenu célèbre à travers des concours et des commandes d’œuvres officielles, comme ses représentations de Marignan, magnifiant le soldat suisse, ou encore sa célèbre série de bûcherons, représentation initialement destinée à un billet de banque. Mais c’est surtout à travers la nature que l’artiste voulait magnifier le jeune Etat, et l’exposition fait la part belle aux paysages: «portraits» d’arbres, montagnes, lacs, dont le Léman, au bord duquel il terminera sa vie, développant à l’aide des rives le thème de l’horizontalité, qui pour lui représentait la mort. La dernière salle propose des prés fleuris, qui ne sont pas sans rappeler la saison.
Pour les Vaudois qui auraient manqué le créneau pulliéran, il y a une bonne nouvelle: l’exposition déménage au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel, où elle sera présentée du 22 juin au 12 octobre 2025.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Responsabilité de la presse régionale – Editorial, Félicien Monnier
- Dans le courrier de la Présidente – Félicien Monnier
- Individu responsable ou consommateur? – Benjamin Ansermet
- Inondations aux mosaïques d’Orbe – Félicien Monnier
- La politique médiatique vue par M. Supino – Jean-François Cavin
- La commune: cheville ou pierre d’angle? – Yannick Escher
- Droit de vote des étrangers – Rédaction
- Il n’y a de médecine que générale – Olivier Delacrétaz
- La clause de sauvegarde – Olivier Klunge
- Pas envie – Jacques Perrin
- Un jeune qui s’engage pour nos valeurs – Le Coin du Ronchon