Rédacteurs en chefs

La Nation se trouve à un discret tournant de son histoire. Depuis mars 1995, Jean-Blaise Rochat en endossait la responsabilité de Rédacteur en chef. Il avait succédé à Pierre Bolomey, après le soudain décès de ce dernier dans le bus qui l’emmenait à l’imprimerie, avec sur les genoux les épreuves du journal. M. Rochat œuvra comme rédacteur en chef principal, aux côtés de Jean-Michel Henny, puis de Cédric Cossy. Olivier Delacrétaz aime à raconter qu’il lui fallut vider une bouteille de whisky pour convaincre Jean-Blaise Rochat de prendre cet engagement, qui dura trente ans. En 2016, Frédéric Monnier, d’Arnex-sur-Orbe, mais d’une souche différente de la mienne, remplaça M. Cossy.

Il y a une année, MM. Rochat et Monnier me firent part de leur souhait de remettre leur tablier de rédacteurs en chef. Il était d’ailleurs de moins en moins taché d’encre, numérisation oblige. Lorsque M. Monnier rejoignit l’équipe, chacun était responsable d’un numéro sur deux. Leur amitié les fit devenir des co-rédacteurs. Ils en profitaient du même coup pour superbement ignorer la doctrine de leur propre journal sur l’unité qui devrait caractériser toute responsabilité de chef…

Il faut estimer l’effort que représente un mandat de trente ans. Chaque semaine, MM. Rochat et Monnier assistèrent à nos séances de rédaction. Ils proposèrent des sujets et appelèrent des personnes pour leur demander de contribuer, pour «lundi prochain, 18h». Les articles réceptionnés, ils déterminaient la mise en page puis finalisaient la maquette. Le mercredi à midi, le numéro était bouclé.

Le Mouvement de la Renaissance vaudoise tient à leur témoigner sa reconnaissance pour leur engagement.

La retraite venue, M. Cédric Cossy a accepté de reprendre du service. Il conduira désormais l’équipe de La Nation, son nouveau rédacteur adjoint, le groupe de correcteurs et, naturellement, les auteurs. Nous nous réjouissons d’écrire à nouveau sous ses ordres.