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Pénurie de logements et manque de bon sens

Philippe RameletRevue de presse
La Nation n° 1918 1er juillet 2011
Pierrette Roulet-Grin, préfète sortante du district Jura-Nord vaudois, écrit dans 24 heures du 6 juin:

C’est l’histoire de deux anciennes fermes vaudoises, situées à quelques dizaines de mètres l’une de l’autre, aux abords d’un village. Leur construction – datant de la fin des années 1800 – est similaire […].

Une mise à l’enquête concernant la transformation de l’une des fermes est publiée: elle accueillera sans problème quatre vastes appartements supplémentaires, à aménager dans la partie dite «rural», plus une habitation genre «loft» dans les combles de la partie habitable.

Pour l’autre bâtisse évoquée, pas question de réaliser un ou des logements supplémentaires. Une frontière invisible mais péremptoire passe en effet entre les deux fermes: si l’herbe est partout de la même couleur, d’un côté de la ligne, c’est la zone «village», de l’autre, la zone «agricole». La première est constructible, la seconde ne l’est pas. […]

Combien de situations aussi absurdes aujourd’hui encore en Pays de Vaud? Mille cinq cents? Deux mille? Trois mille? Incroyable! […]

Oui, avant d’entrevoir d’interminables et aléatoires procédures d’expropriation de terrains, il est temps – comme l’a fait un canton voisin plus proche de Berne – que l’autorité politique en charge de ce dossier commence par reprendre la main et mette fin au dogmatisme suranné d’aménagistes cantonaux trop longtemps laissés à eux-mêmes.

La proximité de la retraite libère. Sera-ce suffisant pour vaincre l’autisme régnant ou faudra-t-il attendre un autre départ?

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