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Pas d'écoquartiers!

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1918 1er juillet 2011
Le grand thème à la mode, dans la capitale, c'est l'écoquartier. «Eco» comme écologie: c'est un de ces petits préfixes magiques, comme «bio», que vous pouvez ajouter devant n'importe quel mot pour susciter l'enthousiasme des foules.

Les Lausannois, donc, ont été appelés ces dernières semaines à «s'approprier» leur futur écoquartier des Plaines-du-Loup. On aurait tort de croire qu'un tel projet répond à un souci de protection de l'environnement, ou qu'il s'agit de lutter contre la pénurie du marché immobilier. Non, l'écoquartier est d'abord un projet social. Le but est de pousser les gens à vivre ensemble, à aller à la rencontre de l'autre, à partager des moments de convivialité, à développer des «coopératives d'habitants» et des «projets d'économie sociale et solidaire» (sic). Le but de l'écoquartier, comme celui des transports en commun, est de promouvoir le collectivisme. L'écoquartier est une sorte de transport en commun immobile. Il est une forme d'habitat moral. Il est une icône du socialisme triomphant qui, après avoir détruit avec acharnement les communautés traditionnelles - familles, métiers, nations -, prétend en reconstruire d'autres, artificielles parce que regroupant des individus n'ayant rien ou presque en commun, isolés et faibles face à l'Etat, mais obligés de vivre les uns sur les autres selon le principe du kolkhoze. Un kolkhoze que l'on veut nous vendre à coups de clichés et de dessins mièvres montrant des enfants jouant au milieu des fleurs, loin des vilaines voitures polluantes. On ne montre pas les dealers, les bagarres, les déchets par terre, la tristesse des gens désœuvrés.

On passe surtout sous silence l'essentiel: dans la société d'aujourd'hui, nous obliger à vivre avec «les autres», c'est nous obliger à vivre avec des gens avec lesquels nous n'avons la plupart du temps aucune envie de vivre.

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