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Nouvel An au ruclon…

Vincent Hort
La Nation n° 1958 11 janvier 2013

«Noël au balcon, Pâques au tison», dit habituellement la sagesse populaire. Cette année, Lausanne et de nombreuses communes vaudoises ont connu une variante moins écologique de cette maxime. Sur les trottoirs de la ville, on a vécu plutôt «Nouvel An au ruclon».

En effet, pendant les derniers jours du mois de décembre, la capitale s’est donné des airs franchement napolitains. Aucune grève des éboueurs pour expliquer ce phénomène. C’est bien la perspective de la taxe au sac qui a provoqué cette soudaine prolifération de déchets de toute sorte et de toute nature déversés sur la voie publique. Pour fêter tout à la fois la venue de l’An Neuf et le celle du pollueur-payeur, nombreux sont ceux qui ont saisi l’occasion de polluer une dernière fois librement et gratuitement.

Une fièvre de débarras s’est emparée des riverains. Le contenu de galetas, de caves, d’appartements entiers, précieusement accumulé pendant des années, s’est tout d’un coup retrouvé à l’air libre, au milieu de mille objets plus ou moins encombrants et de sacs poubelles noirs dont l’obsolescence est programmée par les stratèges de l’assainissement. Tous ces articles soigneusement conservés parce que «ça peut toujours servir…» ont été ainsi brusquement rendus à leur évidente inutilité.

Après la frénésie consumériste qui a précédé Noël, il y avait comme un côté jubilatoire (et somme toute assez sain) à assister à ce grand désencombrement spontané. Une dernière fête, un ultime défoulement avant d’entrer dans l’ère un peu triste du recyclage vertueux, du tri sélectif moralisateur et de la traque soupçonneuse au sac fautif. La tolérance envers les récalcitrants n’a pas duré plus de deux ou trois jours. Au prix d’une mobilisation remarquable, les services de la voirie ont mis bon ordre à cette pagaille et rendu aux rues un aspect convenable.

Et si la propreté règne à nouveau au pied des immeubles, tel n’est pas le cas hélas partout. Avec l’ouverture des soldes, les vitrines des commerces proclament désormais, grossièrement et sans conscience du ridicule, «Sale – Sale – Sale». On ne saurait mieux dire.

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