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† Le pasteur Édouard Diserens

Jean-Pierre Tuscher
La Nation n° 1968 31 mai 2013

Décédé en avril dernier, le pasteur Édouard Diserens a exercé le ministère dans les paroisses de Crassier, Corsier, Pully (secteur de Chamblandes) et Ballens. Personnalité d’une grande envergure, il a joué un rôle important dans l’Église réformée vaudoise et dans le dialogue œcuménique.

Doté d’une vaste culture, il s’intéressait aussi bien aux arts plastiques qu’à la littérature. Il lisait régulièrement les textes des Pères de l’Église. Tandis qu’il étudiait la théologie à la Faculté universitaire de Lausanne, il est devenu membre de la société d’étudiants Valdésia. Il en a gardé de solides amitiés.

Pendant de nombreuses années, il a tenu la rubrique pastorale du samedi dans la Gazette de Lausanne. Ses contributions y étaient remarquables. Marcel Regamey les avait en haute estime au point de recommander aux lecteurs de La Nation de s’abonner à la Gazette!

En raison de ses connaissances en matière artistique, on lui confia la présidence de la Commission d’art religieux de l’Église réformée vaudoise. Il eut ainsi l’occasion de conseiller de nombreuses paroisses désireuses de construire ou de rénover leurs lieux de culte. Ayant constaté qu’une bonne partie des communes ignoraient la valeur des objets de culte dont elles étaient propriétaires, il décida de faire l’inventaire de la vaisselle liturgique dans toutes les paroisses, comptant sur le dévouement obstiné d’un jeune retraité, le pasteur François Forel, qui, aidé de son épouse, passa dans chaque commune et dans chaque lieu de culte réformé du Canton. Le résultat de ce travail de bénédictin fut la magnifique exposition «Trésors d’Art religieux en Pays de Vaud» qui s’est tenue au Musée de l’Ancien Évêché en automne 1983.

Dès sa retraite, le pasteur Édouard Diserens exerça une suffragance à la Cathédrale de Lausanne où il s’est investi dans l’accueil des visiteurs de l’édifice, leur proposant, au-delà des merveilles de l’architecture, de la sculpture et de la peinture, de découvrir la foi de ceux qui nous ont laissé ce témoin inestimable de la civilisation chrétienne. Ce fut pour lui l’occasion de faire paraître aux Éditions Cabédita trois petites plaquettes très érudites: Le Portail peint (1996), Le Guide du Pèlerin (1998) et la Rose de la Cathédrale (2000).

Disciple du pasteur Richard Paquier, fondateur d’Église et Liturgie, Édouard Diserens présida ce mouvement pendant douze ans, défendant avec fermeté la foi traditionnelle de l’Église, notamment par des lettres solidement étayées qu’il adressait au Conseil synodal. Il fut surtout un artisan persévérant du dialogue œcuménique.

Les circonstances s’y prêtaient: lorsque la Curie romaine offrit à la Gazette de Lausanne de se faire représenter par un envoyé spécial au Concile de Vatican II, ce fut le pasteur Diserens qui y fut envoyé comme journaliste accrédité! Il eut ainsi accès non seulement aux séances, mais aussi aux coulisses du grand rassemblement de Rome, sans oublier les contacts personnels avec d’éminentes personnalités catholiques comme le père Congar.

Édouard Diserens participa également aux travaux du Groupe des Dombes formé de théologiens catholiques et protestants qui se réunissaient dans la Trappe du même nom pour aborder courageusement les thèmes de divergences entre les frères séparés.

L’Église et le Pays peuvent aujourd’hui se souvenir avec reconnaissance d’un homme qui a fidèlement œuvré à la réconciliation des chrétiens en terre vaudoise.

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