Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

On n’y croit plus

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1968 31 mai 2013

«Les élections ne changent rien. Et si elles changeaient quelque chose, ils les interdiraient…». Ce graffiti découvert sur un mur de Sofia a inspiré les réflexions du politologue bulgare Ivan Krastev dont l’activité s’exerce à Sofia et à Vienne. Ses propos ont été recueillis par M. Patrick Vallélian dans L’Hebdo du 23 mai («La défiance vis-à-vis de la démocratie grandit»):

[…] Il n’y a jamais eu dans l’histoire autant de démocratie dans le monde. […] Et pourtant la défiance vis-à-vis de la démocratie grandit de jour en jour. La démocratisation de la société n’a pas mené à une plus grande confiance dans les institutions démocratiques. Mais à l’inverse.

Analysez les taux de participation aux différentes élections et aux différents votes en Europe, notamment. Ils sont en baisse. Tout comme la confiance dans les gouvernements et les politiciens. En 2012, un sondage Gallup plaçait les membres du Congrès américain en avant-dernière position dans un classement de la confiance. Juste devant les vendeurs de voitures. Se dire politicien en Bulgarie revient à passer pour un paria, un voleur ou un corrompu. C’est très mal vu. Du coup les meilleurs s’abstiennent. […] Seuls 18% des Grecs pensent que leur vote peut changer quelque chose à la crise que traverse leur pays […]. Les citoyens ne croient plus que le système politique va vraiment répondre aux questions qu’ils se posent et qu’ils posent. Ils se désintéressent de la démocratie parce qu’ils ont l’impression qu’elle se désintéresse d’eux et qu’ils ont perdu leur pouvoir d’influencer le système […].

Les peuples se rendent compte qu’ils ne sont pas réellement représentés par les partis. Camouflant des intérêts particuliers sous une couche d’idéologie, ces féodalités se disputent ou se partagent le pouvoir et ses avantages. Mais qui se soucie encore de l’intérêt général du pays?

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: