Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Méfiez-vous quand l’administration veut vous rendre de l’argent

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1997 11 juillet 2014

Notre attention a été attirée par un communiqué de MELANI. Non, pas Mélanie! (Désolé, chère amie, ce n’est pas de vous que nous parlerons aujourd’hui.) MELANI est l’abréviation utilisée dans toutes les langues fédérales pour désigner la «Melde- und Analysestelle Informationssicherung», dont la traduction officielle en français est «Centrale d’enregistrement et d’analyse pour la sûreté de l’information» – ce qui ne veut pas dire grand chose et justifie dès lors qu’on s’en tienne à MELANI. Il s’agit, pour dire les choses simplement, d’un service de l’administration fédérale chargé de prévenir les risques informatiques et d’informer la population à ce sujet.

MELANI, donc, nous met en garde contre le message suivant, expédié par courrier électronique à de nombreux citoyens:

Le 17.03.2014 une erreur s’est produit lors des prélèvement de la mensualité effectué sur votre compte ce dernier était doublement débiter de la somme de 165.00 CHF. Pour une régularisation immédiate de votre situation, et le remboursement de la somme débitée vous devez remplir le formulaire en ligne en cliquant sur le lien ci-dessous.

Le message est signé «Office fédéral de l’énergie», avec le logo de l’administration fédérale.

Si vous cliquez sur le lien indiqué, vous ouvrez une page internet ressemblant à s’y méprendre à celle de l’Office fédéral susmentionné, où l’on vous demande les éléments confidentiels de votre carte de crédit. Les auteurs de cette tentative de fraude ne sont pas les services de renseignements américains – eux connaissent déjà le numéro de votre carte de crédit, ainsi que le solde de vos comptes bancaires – mais de petits escrocs dont la législation antiraciste nous impose de taire l’origine.

On réalise tout de même à quel point il est difficile de déceler ce genre de piège, conçu avec minutie jusque dans les moindres détails: l’orthographe et la ponctuation déficientes, par exemple, donnent vraiment l’impression que le texte a été écrit par un jeune «bien de chez nous» – alors que le continent d’où proviennent les escrocs est plutôt réputé pour son usage soigné du français, hérité du temps des colonies. Ensuite, comment voulez-vous que les gens se méfient lorsqu’on leur déclare que l’administration leur a pris trop d’argent? Ce n’est pas seulement plausible, c’est véridique! C’est seulement en lisant la suite – où l’administration prétend rendre la somme abusivement prélevée – qu’on se rend compte alors que «quelque chose cloche».

Cette technique consistant à «pêcher» des informations confidentielles s’appelle phishing, ou hameçonnage en bon français. Si vous n’entendez rien à l’informatique, retenez au moins cet élégant néologisme.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: