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Bisbilles entre Canton et communes

Antoine Rochat
La Nation n° 2138 20 décembre 2019

Un problème politique prend de l’ampleur dans notre Canton: celui des relations difficiles entre l’État de Vaud et les communes vaudoises.

L’édition du 12 décembre dernier du journal 24 heures donnait deux exemples parmi d’autres de ces tensions: le nouvel hôpital Riviera-Chablais et la facture sociale.

A Rennaz, le syndic Charly Monnard se retire après quinze ans de Municipalité (dont sept ans à la syndicature). Voici quelques extraits de ses réponses au journaliste qui lui demande pourquoi il a mal vécu l’implantation de l’hôpital dans sa commune:

D’abord parce que cet hôpital nous a été entièrement imposé par le Canton, sans concertation préalable. Je l’ai appris par la radio, vous imaginez ? J’étais vert !

[…]

Ensuite parce que l’établissement ne nous rapporte rien : il est par exemple exonéré de tout impôt foncier. Par ailleurs, nous n’avons jamais été pris en considération par le Conseil d’État, qui n’aime pas les petites communes, se réfugie derrière la législation et gère le Canton comme un banquier.

A Rolle, c’est le Conseil communal qui a manifesté sa mauvaise humeur, à l’occasion de l’examen du budget 2020. La facture des dépenses sociales à charge de la commune s’élève à 15,8 millions, sur un total de 60 millions de charges, soit plus du quart des dépenses! A la suggestion du syndic Denys Jaquet, le législatif rollois a refusé de payer cette facture au Canton. Dès lors, le déficit budgétaire de 8 millions s’est transformé en un excédent de produits de 8 millions environ.

Les autorités rolloises savent bien qu’elles devront payer cette facture, mais elles veulent faire accélérer les discussions avec le pouvoir cantonal, en vue d’une nouvelle péréquation intercommunale. Michel Deruaz, président de la Commission des finances de Rolle, a ajouté une note humoristique au débat:

Il faut arrêter de prier sainte Béatrice, censée apporter le bonheur, mais qui n’a pas trouvé le chemin de Rolle, et s’en remettre à saint Pascal.

Le Conseil d’État et son ministre du budget ont certes redressé les finances cantonales, mais surtout grâce à la générosité forcée des citoyens contribuables. Quant à la facture sociale vaudoise, qui gonfle année après année malgré une conjoncture positive, elle étrangle bon nombre de communes. M. Maillard a quitté le navire, mais en laissant derrière lui une sacrée ardoise!

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