Lausanne n’est pas très loin de Genève

La République et Canton du bout du Lac a renouvelé récemment son gouvernement et refilé à une nouvelle élue libérale, Mme Isabel Rochat, le dicastère de la police dont personne ne voulait. M. Pascal Décaillet revient sur cette affaire dans Le Nouvelliste du 4 décembre («Genève: la patate chaude») relevant qu’à partir de 1993 les ministres successifs, radical, libéral ou socialiste, n’ont pas réussi à diriger convenablement ce département:

[…] Dès lors, la police genevoise, au fil des ans, a pris ses habitudes. A sentir la vacance, ou tout au moins le flottement, du pouvoir politique, la tentation de s’autogouverner est grande, les gardes prétoriennes d’Empire l’éprouvaient déjà. A quoi s’ajoutent de sourdes rancoeurs, jamais vraiment dissipées, autour de dizaines de milliers d’heures supplémentaires non payées, pour ne prendre qu’un exemple. Bref, la police genevoise, dont il faut rappeler au passage qu’elle accomplit sa tâche à satisfaction, a besoin d’un pouvoir politique qui à la fois l’encadre et la comprenne. ça n’est pas donné à tout le monde. […]

L’auteur décrit bien les dangers qui menacent une police lorsque le pouvoir politique n’est pas à la hauteur. Les mauvais exemples étant contagieux, les Vaudois devraient se souvenir que Genève n’est pas très loin de Lausanne.