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Trèfle atout

Jean-Michel Henny
La Nation n° 1912 8 avril 2011
Aujourd’hui en Suisse, chacun mange ou peut manger à sa faim. On craint le manque de pétrole ou d’électricité, le CO2 et les réacteurs nucléaires; mais pas la famine.

Nos paysans fournissent bon an mal an environ 60% des calories que nous consommons; le reste est importé. Certains offices fédéraux, d’ailleurs soutenus par de brillants économistes, estiment qu’il faut réduire ce qu’ils nomment la surexploitation du sol. Il s’agit donc d’inciter les paysans à diminuer la production de viande et de lait. A cet effet, la future politique agricole actuellement en consultation (PA 2014- 2017) propose de supprimer tous les paiements directs en faveur du bétail. Il y aura bien sûr des aides pour faciliter la transition; mais le principe est posé.

La libéralisation du marché du lait a créé de nouvelles montagnes de beurre qui permettraient de couvrir nos tartines durant les trois prochaines décennies. Mais faut-il pour autant renoncer à produire du lait? Lorsque l’Etat relâche son étreinte et ses contraintes, les acteurs du marché, peu habitués à cette liberté retrouvée, se mettent à courir dans tous les sens comme les vaches qui retrouvent le pâturage après un hiver à l’étable. Il faut leur laisser le temps de s’habituer.

Si le projet fédéral passe, on pourra encore mieux appliquer le principe du Cassis-de-Dijon et il n’y aura plus d’obstacle à la signature d’un accord de libre-échange agricole avec l’Union européenne (ALEA). Le boeuf viendra d’Argentine, le lait de Normandie et le lard du Danemark.

Mais qui mangera le trèfle?

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