C’est la démocratie électorale qui est extravagante
[…] L’association patronale cultive ainsi un idéal de société, et donc une doctrine politique, celle de la Ligue vaudoise dont elle est issue en 1940. Pour ces chantres de l’identité cantonale, il existe un ordre naturel de la société qu’a contrecarré la Révolution française. Les communautés humaines ne peuvent s’épanouir qu’en s’organisant en fonction de quatre corps sociaux: la famille, le métier, la commune, la nation. Nation qui, en l’occurrence, est le Pays de Vaud. Les partis sont considérés comme une perversion qui contribue à diviser la société «naturelle».
Ce bagage idéologique est plutôt extravagant dans le monde d’aujourd’hui. […]
La majorité de la population se désintéresse complètement des luttes électorales. Récemment la presse a longuement commenté, et avec sympathie, les manifestations des «indignés de Madrid» qui, en signe de méfiance à l’égard des partis, demandaient de ne pas aller voter; jusqu’à présent ils ne sont pas tombés dans le piège de former un nouveau parti. Est-il donc «extravagant» d’aspirer à une représentation de la population plus naturelle que celle de l’artificielle démocratie partisane?
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Ce qu’on a fait de nous – Editorial, Olivier Delacrétaz
- «Ecole 2010» - Un législatif hors sol – Olivier Delacrétaz
- Juridiction constitutionnelle: la position du Conseil d’Etat vaudois – Antoine Rochat
- La politique étrangère de la troisième République sous le regard critique de Jacques Bainville – Jean-François Poudret
- De Juliette Bise à Michel Corboz: l’apport de Fribourg à la musique – Jean-Jacques Rapin
- Vers une nouvelle Constitution genevoise – Jean-François Cavin
- Flash sur la vie interne d’un parti – Revue de presse, Ernest Jomini
- Un Vaudois célèbre mais controversé – Ernest Jomini
- Alterindigné – Le Coin du Ronchon