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Winterthour à l’avant-garde

Roberto Bernhard
La Nation n° 1926 21 octobre 2011
Par deux fois, La Nation a fait l’éloge de l’exposition, par la Fondation de l’Hermitage, de la collection de tableaux du couple Hahnloser, de Winterthour. Il me semble utile que le public vaudois qui en a pris connaissance puisse se familiariser avec la signification très particulière de certaines collections créées à Winterthour. Elles ont vu le jour pendant le premier quart du XXe siècle, à une époque où maint intellectuel alémanique traînait encore dans le sillage de l’Allemagne impériale. Les mécènes de Winterthour, en revanche, dirigeaient alors leur attention sur la peinture française, romande et vaudoise.

Cette tendance a été particulièrement accentuée par les achats de Hedy et Arthur Hahnloser et par le cousin de Hedy, Richard Bühler (qui, malheureusement, a dû vendre sa collection lors de la crise économique mondiale des années trente, mais qui a influencé, comme président du «Kunstverein» de Winterthour, les acquisitions de ce dernier pour le musée municipal de cette ville).

Le plus important des mécènes, Oscar Reinhart, a suivi ce mouvement tout en équilibrant sa collection entre l’art ancien, l’art classique moderne appartenant à la culture française et l’art allemand et autrichien de la fin du XVIIIe jusqu’au début du XXe siècle. En plus de cela, il a réuni des tableaux de peintres suisses de la même époque (et quelques contemporains de lui-même), tant alémaniques que latins. Il a tâché de créer, d’ailleurs comme ses trois frères, un pont entre les cultures voisines et présentes en Suisse.

Ces mécènes sont donc allés, au début de leur activité, à contre-courant de l’ambiance régnante. Ils ont fait de Winterthour un poste d’avant-garde de la culture française (au sens large) en pays germanophone. Oscar Reinhart en particulier a déployé, notamment en réunissant peintres romands et alémaniques dans les mêmes salles, un esprit «helvétiste». Le rôle parallèle tenu par son frère Werner Reinhart a été heureusement décrit, pour le public romand, par Georges Duplain dans son livre L’homme aux mains d’or qui a paru chez 24 heures, à Lausanne, en 1988 et qui donne un exemple détaillé de l’esprit qui animait ces mécènes.

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