Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Pierre Marc Burnand: un humour rayonnant

Jean-Philippe Chenaux
La Nation n° 2166 15 janvier 2021

Pierre Marc Burnand s’en est allé à la veille de Noël, après avoir souffert pendant cinq ans d’un cancer dont il ne parlait à personne en dehors de sa famille. Né en 1947, originaire de Bioley-Magnoux, fils d’Eugène Burnand et d’Emeline, née Beausire, il avait étudié à l’Ecole normale, puis à l’Université de Lausanne. Sa licence en mathématiques en poche, il avait enseigné d’abord au Collège de Béthusy, puis au Gymnase du Bugnon, avant de prendre la direction des Gymnases du Belvédère et de Montbenon, et enfin celui de Cessrive qui deviendra le Gymnase Auguste-Piccard (1990-2001). En butte à une cabale montée par quelques éléments gauchistes du corps enseignant, et lâché par la direction du Département, il dut quitter Auguste-Piccard pour prendre la direction des cours du soir au Gymnase de Chamblandes (2001-2011).

Ce serviteur exemplaire de l’école vaudoise s’est aussi voué à la promotion du bien commun sur le plan politique. Entré au Conseil communal de Morges par accident, en 2002, il l’a présidé avec panache en 2011-2012. «Trublion éclairé et symbole de l’opposition à l’Exécutif en place» (Cédric Jotterand, Journal de Morges), ce membre du PLR issu du Parti libéral, «agitateur préféré des Morgiens, restera dans les mémoires comme un des principaux animateurs du Conseil communal de Morges des vingt dernières années» (Raphaël Cand, 24 heures). C’était «une personnalité hors du commun qui a marqué la vie politique morgienne», confirme le syndic socialiste Vincent Jaques.

Vice-président et cofondateur de la Fondation Paderewski, orateur et chroniqueur-éditorialiste de talent au Rotary-Club de Lausanne, biographe de Henri-Ferdinand Lavanchy, fondateur du groupe Adia, cet esprit libre mettait beaucoup d’humour dans la dénonciation de certains travers humains, un humour parfois corrosif qui en hérissa plus d’un. Il partageait ses loisirs entre la musique, la montagne et… la relecture de manuscrits que lui infligeait l’un de ses amis: il trouvait alors un vrai plaisir à débusquer la virgule superflue, le prénom manquant, l’affreux pléonasme («tiens, en voilà un!») ou l’impropriété de terme, au point que l’absence de toute coquille dans un texte le désespérait.

Il laissera donc le souvenir d’un amoureux de notre «trésor commun», la langue française, et par-dessus tout d’un homme de cœur qui a donné le meilleur de ses forces à son épouse et à ses trois enfants, à sa profession, à sa ville bien aimée et aux associations qu’il enrichissait par sa présence .

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: