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Henri Guisan suscite l’intérêt des Confédérés

Roberto Bernhard
La Nation n° 1902 19 novembre 2010
Qu’en Pologne une plaque commémorative ait été dédiée au Général Guisan est un événement heureux (cf. La Nation no 1901 du 5 novembre 2010), remarqué aussi par la presse militaire de Suisse alémanique. Pendant les années nonante, lorsque la Suisse fut âprement critiquée en raison des comptes laissés en déshérence et de sa politique d’asile pusillanime pendant la deuxième Guerre mondiale, le fils du commandant de la division polonaise internée en Suisse à l’époque, Prugar-Ketling junior, tenta de faire entendre un autre son de cloche: cinéaste, il envisagera de produire un film montrant l’hospitalité helvétique vis-à-vis de la troupe de son père. Le projet échoua, mais cette bonne intention ne doit pas être oubliée.

Or, ce n’est pas seulement en Pologne qu’un hommage a été rendu à Henri Guisan, cinquante ans après sa mort. En Suisse alémanique, où l’on a également évoqué les mérites de l’ancien commandant en chef, en cette année 2010, l’édition d’une nouvelle biographie du général a été remarquée. Cette fois-ci, elle est destinée à un public très large; elle est due à Markus Somm: General Guisan, Widerstand nach schweizer art (éditions Stämpfli, Berne 2010, 49 francs). En mai, ce livre en était déjà à son troisième tirage, ce qui démontre l’intérêt marqué de la part du public suisse de langue allemande. L’auteur est historien, ancien rédacteur de la Weltwoche, récemment promu rédacteur en chef de la Basler Zeitung. Homme de droite, il n’a pas échappé à la critique, notamment de la part de tel ou tel historien bien en cour. Mais il a également reçu des échos favorables. J’ai apprécié un style fort attrayant et la manière vive et colorée de présenter les faits. On a remarqué que Somm n’est pas dépourvu de sens critique, encore que ses arguments puissent parfois prêter à discussion. L’essentiel est qu’il a évité l’hagiographie peu crédible ou encore les contestations mesquines goûtées par ceux qui veulent remodeler l’histoire. Le succès de ce volume montre en tout cas qu’en Suisse alémanique le général n’est pas oublié; au contraire, le besoin de mieux connaître ce grand Vaudois reste impressionnant.

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