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A nos lecteurs

Rédaction
La Nation n° 1902 19 novembre 2010

Le temps du réabonnement arrive. Comme vous le savez, La Nation vit du seul produit des abonnements. Les collaborateurs du journal, y compris le rédacteur en chef, sont entièrement bénévoles. Le temps et la peine qu’ils consacrent à réaliser tous les quinze jours un numéro aussi varié et intéressant que possible n’a d’autre raison d’être que de participer au bien commun vaudois.

Nous vous avions annoncé l’année passée que la Poste prévoyait de nous priver de la réduction des frais de port accordée autrefois d’office aux journaux d’abonnement. Tous en bénéficiaient alors, les organes à faible tirage comme les grands journaux. Ce système d’arrosoir universel n’était pas très rationnel, mais, ne posant aucune exigence autre que celle d’être un journal d’abonnement, il nous évitait de devoir nous conformer à quelque critère que ce fût, préservant ainsi notre totale liberté d’expression. Les télécommunications, fortement bénéficiaires, compensaient la perte qui en résultait pour la Poste.

Puis les PTT furent dissous, la Poste perdit son monopole et devint une entreprise soumise à la concurrence. Il ne lui était plus possible de soutenir la presse de ses propres deniers.

Jugeant qu’il revenait à l’Etat de préserver la diversité de la presse et de renforcer son rôle dans la formation de l’opinion et de la réflexion politique, les Chambres décidèrent d’attribuer une enveloppe d’un certain nombre de millions à la Poste pour maintenir des tarifs avantageux pour les journaux.

Mais elles désiraient aussi freiner l’endettement fédéral. Il fallait donc réduire le nombre des bénéficiaires et par conséquent choisir des critères de sélection. Le but visé était flou, les critères le furent aussi. La Poste les interpréta à sa manière. La presse associative reçut, grâce à un lobbying intense, la plus grosse part du gâteau. C’est une presse honorable, sans doute, mais qui ne contribue en rien à la réflexion politique et à la formation de l’opinion. La Nation passant à la trappe, nous avons recouru, auprès du tribunal administratif, puis auprès du tribunal fédéral. Celui-ci vient de confirmer la décision de la Poste. Nous déplorons la brutalité d’une décision qui élève d’un coup nos frais de presque mille francs par mois et nous oblige en outre à payer trois ans d’arriérés.

Le discours convenu des élus fédéraux sur le nécessaire soutien à la presse d’opinion débouche ainsi sur le refus de soutenir l’un des rares journaux d’opinion survivants. Car c’est un fait que la presse d’opinion se porte mal. Outre La Nation, en effet, et si l’on excepte les feuilles plus ou moins éphémères d’extrême-gauche, on ne voit aujourd’hui guère, dans le paysage vaudois et romand, que l’impertinent et provocateur Pamphlet, qui fête ces jours-ci ses quarante (premières) années passées à «ne pas subir» et à combattre avec alacrité les réformes scolaires, judiciaires, institutionnelles et ecclésiastiques inspirées de la modernité.

Pour sa part, La Nation continuera à rappeler à ceux qui nous gouvernent, trop souvent distraits par les élections, quelques réalités politiques et sociales essentielles: les communautés cantonales séculaires et leur autonomie législative, l’alliance fédérale neutre et armée, garante des souverainetés cantonales, la maîtrise des frontières économiques permettant de recréer des conditions de réelle concurrence entre les produits suisses et les importations, la nécessité d’une paysannerie vivant de son travail plutôt que d’humiliantes subventions, les accords entre partenaires sociaux, l’autonomie des familles, des corps professionnels et des communes et, ne l’oublions pas, l’ordre dans les rues, condition matérielle de l’exercice des libertés concrètes.

Cela dit, la situation est simple. Avec la nouvelle donne, nos frais de fabrication augmentent d’un peu plus de 11%. Nous sommes obligés de répercuter cette hausse sur le prix de l’abonnement, qui passe ainsi de 72 à 80 francs.

Beaucoup de nos abonnés arrondissent libéralement le montant de l’abonnement. Cela nous permet de soutenir des actions politiques et d’offrir l’abonnement à des personnes qui ont de la peine à nouer les deux bouts. Nous espérons que, cette année, ces dons seront particulièrement généreux et nous aideront à régler les arriérés que nous devons à la Poste, mais que nous n’avons pas voulu reporter sur le prix de l’abonnement.

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