Une union musicale féconde

Une fois de plus, les abonnés de l’OCL viennent d’être conviés à une véritable fête: cent musiciens sur la scène du Métropole pour interpréter des oeuvres appartenant au répertoire des plus grands orchestres – La Mer, de Debussy, La Nuit sur le Mont-Chauve, de Moussorgsky, des extraits des Troyens, de Berlioz, et enfin La Valse, de Ravel.

Comment un tel programme a-t-il été rendu possible? Grâce à la politique intelligente et ouverte des responsables de deux institutions – l’Orchestre de Chambre de Lausanne et la Haute Ecole de Musique du Conservatoire de Lausanne. Point n’est besoin d’être grand clerc pour imaginer l’enrichissement réciproque qui en résulte. Pour les jeunes aux études, aborder des oeuvres majeures dans des conditions semblables à celles qu’ils connaîtront professionnellement; pour les membres de l’orchestre, «l’opportunité de frayer des chemins qui ne sont habituellement pas les leurs», comme le dit si bien Antonin Scherrer dans ses commentaires du concert.

Mais une telle réussite tient en grande partie au rôle de quelques personnes: Pierre Wavre, aujourd’hui président de l’OCL et qui a dirigé le Conservatoire au temps de son importante mue, Hervé Klopfenstein, l’actuel directeur général de la Haute Ecole de Musique, qui conduit sa maison avec une autorité très sûre, enfin le chef d’orchestre Christian Zacharias, qui a su, en un temps record, fédérer cet ensemble et lui donner l’homogénéité nécessaire pour aborder des oeuvres aussi exigeantes.

La communauté vaudoise, devant une telle réussite, peut saluer une union musicale aussi féconde. Elle peut se souvenir avec reconnaissance de ceux qui, par leur charisme et leur engagement, ont préparé un tel avenir – de la transformation des Galeries du Commerce, avec Pierre Cevey et Jean-Jacques Schilt, à l’aménagement de la salle du Métropole, avec Maurice Béjart et Jesus Lopez Cobos. Aujourd’hui, on mesure combien cette politique culturelle courageuse, voire audacieuse, a tenu toutes ses promesses.