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† Claude Hosner

Alexandre Bonnard
La Nation n° 1911 25 mars 2011
Notre ami Claude Hosner est décédé le 5 mars dernier des suites d’une chute, dans sa huitante-et-unième année.

Veveysan, il a eu la chance de faire une partie de sa scolarité au Collège de Saint-Maurice, où l’enseignement des pères a marqué plus d’une génération, comme on le sait par d’autres exemples.

Après le cursus à la Faculté de droit de Lausanne (où a débuté une longue amitié avec le soussigné, de la même volée), puis son stage d’avocat terminé, il s’est associé avec Maître Robert Liron à Yverdon, où il a fait toute sa carrière. Avocat d’une totale indépendance, d’une grande rectitude, respecté voire craint de ses confrères pour sa ténacité dans la défense de ses clients, il avait d’autre part un sens aigu de l’amitié, de l’accueil, tout comme son épouse hélas trop tôt décédée. Outre sa vie de famille, il savait faire la part des loisirs, pour autant que l’on puisse qualifier de loisir la chasse, qui était plutôt une passion.

Claude Hosner était un homme qui avait du style et pour qui la recherche de la beauté était une autre passion, laquelle se manifestait avant tout dans le domaine des beaux-arts, peinture et gravure. Il était plus qu’un simple collectionneur. Il avait un goût très sûr, il savait nous faire partager ses émotions, son enthousiasme devant telle ou telle de ses acquisitions (encore l’année dernière, dans sa maison de Grandson). Nous gardons, mon épouse et moi, un souvenir merveilleux d’un séjour que nous avons fait à Paris il y a cinq ou six ans, où nous l’avons entraîné alors qu’il n’avait plus guère envie de voyager, pour une importante rétrospective Pierre Bonnard (un de ses peintres préférés) au Musée d’Art moderne. Nous logions sur les quais, dans le VIe, exactement dans le quartier des galeries et boutiques d’art, surtout de gravures, qu’il hantait déjà voici des décennies. Il était tout heureux d’y retrouver les vendeurs et galeristes qu’il avait connus dans sa jeunesse… ou leurs descendants.

Etudiant déjà, il avait fréquenté notre mouvement et nos «entretiens du mercredi» (c’était alors le jeudi soir à l’Abbaye de l’Arc). Il avait participé à des camps de Valeyres et depuis lors s’était attaché à notre mouvement avec une fidélité sans faille. Fidélité: c’est aussi celle qu’il a témoignée envers ses amis.

Il n’a pas non plus dédaigné le service de la chose publique. Au milieu des années septante, il a assumé, hors parti, la syndicature de Cheseaux-Noréaz pour une législature. Autant que je m’en souvienne, il a assumé sa tâche avec vigueur dans une période difficile de croissance pour la commune (arrivée du CESSNOV). Ayant le contact facile avec les gens de tous milieux, fertile en initiatives, comme par exemple une table ronde mensuelle des maîtres d’état, on peut sans doute regretter qu’il ait renoncé à se représenter. On peut supposer que sa surcharge professionnelle y fut pour beaucoup.

Catholique pratiquant, il s’est également dévoué pour sa paroisse et a présidé, sauf erreur pendant plusieurs années, l’association des paroisses catholiques vaudoises.

Durement frappé dans ses affections, il a affronté ses épreuves avec courage. Très peu avant de mourir, il eut la joie de devenir arrière-grand-père.

A tous les siens, nous disons notre sympathie émue. Nous cultiverons son souvenir.

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