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Une part de la vérité?

Pierre-François Vulliemin
La Nation n° 1931 30 décembre 2011
Le 23 novembre dernier, Bonne nouvelle, le mensuel officiel de l’Eglise évangélique réformée vaudoise, publiait un éditorial de M. Cédric Némitz, producteur des magazines religieux de la TSR. Cette brève analyse, titrée «une part de la vérité», affirmait la nécessité, pour les croyants, d’«accepter de se faire […] porteur[ s] “d’une part” de vérité, et non de la vérité tout entière». De prime abord, tout lecteur se trouvera d’accord avec cette analyse. En effet, qui pourrait ne pas être d’accord? Quel croyant pourrait affirmer être porteur de toute la vérité?

Il convient cependant de distinguer. Chrétien et réformé lui-même, l’auteur du présent article ne peut ignorer que l’homme est limité, incapable de comprendre et d’assumer l’entier du message révélé par le Dieu trinitaire, et qu’il est souvent porté à mésuser de sa raison. Il importe cependant de souligner qu’en bonne doctrine chrétienne le mal est dans l’homme pécheur, victime et acteur de la Chute, et non pas dans la révélation ou dans le Créateur. Partant, les Eglises réformées – dont l’article de M. Némitz vante l’approche «intelligente et tolérante» – doivent, comme toutes les Eglises chrétiennes, affirmer et réaffirmer la vérité de la foi chrétienne. Dit plus carrément, les Eglises chrétiennes doivent encore et toujours distinguer entre notre incapacité à assumer même ce qui nous est révélé par Dieu, et les limites que d’aucuns prêtent à la révélation chrétienne. Cette attitude ne saurait faire de nos pasteurs ou de nos curés des «extrémistes» ou des «conservateurs intransigeants» – pour reprendre les termes de M. Némitz. Cette attitude n’oblige pas non plus quiconque à être chrétien «contre son gré», puisque nul ne saurait prétendre imposer la grâce de la foi. Enfin, cette attitude n’empêche nul chrétien de voir une part de vérité dans certaines affirmations des autres religions. Elle oblige simplement à choisir entre n’être d’aucune religion ou d’une seule. En un mot, cette attitude, sans être aucunement géniale ou originale, est la seule attitude logique pour qui se dit chrétien et non syncrétiste.

Pour en revenir à l’article de M. Némitz, il ne nie pas la véracité de la foi chrétienne, mais dresse bien plutôt un état des lieux de l’image des religions sous nos latitudes en général – et en France en particulier. Il faut donc se garder de faire un mauvais procès à une personne qui, par une brève analyse, a donné prétexte à ces quelques lignes. Il est cependant permis de préciser que, de nos jours, l’extrémisme n’est pas, à proprement parler, l’apanage des pasteurs vaudois.

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