Le choix stupéfiant du Général Guisan par les Romands
C’est un choix incroyable, stupéfiant, sur lequel personne n’aurait osé miser! Ainsi, malgré l’entreprise systématique de dénigrement, de salissure de notre passé et d’insinuations malsaines, vécue ces dernières années, il existe une sorte de garde-fou dans la mémoire d’un peuple. C’est lui qui nous rappelle fort à propos que des êtres comme Guillaume-Henri Dufour ou Henri Guisan sont des figures tutélaires, qui appartiennent, qu’on le veuille ou non, à cet inconscient collectif. Leur vie et leur exemple – avec leurs ombres et leurs lumières – doivent rester présents au sein de la communauté et, comme tels, sont à transmettre aux générations successives, sous peine de désertification spirituelle. Vouloir l’ignorer est une action perverse. Elle casse les liens qui unissent la chaîne des générations, basée sur la confiance et l’estime de ceux qui nous ont précédés. C’est par là que s’est introduit ce virus actuel de l’auto-dénigrement, de l’auto-flagellation et du mépris de soi-même…
Car lorsque des circonstances exceptionnelles placent le pays en situation de danger extrême, la mission dont l’homme aux commandes se trouve chargé – en l’occurrence le Général Guisan – prend elle aussi des dimensions exceptionnelles. Cela, le peuple de 1940 l’avait compris et le peuple de 2011 ne l’a pas oublié. Il est trop facile – il est odieux et lâche – après coup, de les minimiser, voire de les nier. Bien au contraire, il convient de saluer l’extraordinaire courage et la ferme volonté de celui qui a su incarner un esprit de résistance absolue.
Cette attitude du Général a marqué son époque. Le peuple ne s’y est pas trompé. Il lui a gardé un attachement qui donne à penser: son portrait n’a-t-il pas été placé jusque dans les plus modestes salles à boire de nos villages, et la plupart des bibliothèques de famille n’ont-elles pas abrité une publication qui lui soit consacrée? Continuer à croire que, avec l’aide de la Providence, le Général Guisan a joué un rôle déterminant dans la préservation de notre indépendance, en rappelant les vertus de l’esprit de résistance, n’est donc pas une aberration. Par leur choix, les Romands ont donné une double preuve, de courage face aux idées du moment, de respect envers ceux qui nous ont précédés.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- L’impossible parti du centre – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Une part de la vérité? – Pierre-François Vulliemin
- Camps – Jacques Perrin
- Un fédéraliste vaudois à Berne: Charles F. Pochon – Jean-Philippe Chenaux
- Hygiénisme déplacé – Revue de presse, Philippe Ramelet
- On voit qui commande ici – Revue de presse, Ernest Jomini
- Promesses faciles – Revue de presse, Cédric Cossy
- Isolement ou libération? – Revue de presse, Philippe Ramelet
- «A mercredi prochain!» – De l’importance d’une doctrine incarnée – Félicien Monnier
- Un nombre pas fréquentable? – Cédric Cossy
- Du bon ordre des institutions (et des dirigeants nord-coréens) – Le Coin du Ronchon