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Juvenilia CVII

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 1952 19 octobre 2012

Ce conte auvergnat d’Henri Pourrat fait jouer une princesse arrogante et cruelle, une meunière humble et amoureuse, un garçon un peu bête qui met du temps à comprendre que son bonheur n’est pas au palais. Pour leur première rédaction, ces élèves de 7e année doivent trouver une fin adéquate à cette histoire, lue aux trois quarts.

Tous connaissent les ficelles du genre et, comme Valerija, savent qu’«ils se marièrent, vécurent dans le bonheur et eurent beaucoup d’enfants». On observera toutefois que la progéniture arrive ici après le bonheur… Valentin escamote tout simplement la question du mariage et des enfants: «Et comme promis, les deux jeunes gens finirent leur vie ensemble, dans leur moulin, sans plus jamais se quitter.» Plusieurs sont adeptes d’une félicité raisonnable, comme Elisabeth: «Ils se marièrent, eurent une fille et deux garçons; ils adoptèrent un chien et vécurent heureux tous ensemble.» Ou Danilo: «Ils se marièrent, eurent deux enfants et ne manquèrent ni d’argent, ni de sécurité, ni d’amour.» Chez Vassili, le mariage n’est pas évoqué, et surtout «ils vécurent heureux et n’eurent pas d’enfants». Le garçon de Marc affronte une désillusion inattendue: «— Marions-nous! dit-il. — Non! Je vous aime, mais je n’ai pas envie de me marier.» Plus surprenant encore, le jeune homme d’Emilie n’arrive pas à trancher entre les appas spécieux de la princesse et le pur amour de la meunière. Il ouvre un petit commerce qu’il fait adroitement fructifier (baies des bois & champignons): «Il se consacra entièrement à la vente et vécut une vie très banale, mais était fier de son choix.»

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