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L’animal est la mesure de toute chose

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2147 24 avril 2020

Le lectorat de La Nation, à travers ses représentants les plus influents, nous suggère avec une amicale insistance de NE PLUS PARLER DE CORONAVIRUS, nom de nom, souligné trois fois.

Nous allons donc nous éloigner de ce sujet pour nous pencher sur une question qui, à elle seule, mériterait sans doute un ouvrage encyclopédique ou un programme de recherche, et que nous ne pourrons donc qu’effleurer ici. Il s’agit de la détermination de la distance entre deux personnes atteintes du coronavirus, ou potentiellement atteintes du coronavirus.

Deux mètres, nous disent les experts. Ou un seul, s’il n’y a pas assez de place. Mais de préférence quand même deux, si possible. Le problème vient de ce que beaucoup de gens, même avec de la bonne volonté (ce qui n’est pas donné à tout le monde), ont de la peine à se représenter une distance de deux mètres.

Les Russes ont fait circuler sur les réseaux sociaux un petit guide pratique à ce sujet. Deux mètres, y explique-t-on, c’est tout simplement la longueur d’un ours grizzly mâle adulte. A ceux qui seraient tentés d’emprunter un tel animal pour aller faire leurs courses en éloignant les autres clients, il est tout de même rappelé qu’une distance de sécurité est aussi nécessaire entre un ours et un être humain, et que cette distance est de quatre baleines bleues. En d’autres termes, si la distance entre vous et votre voisin représente quatre baleines bleues, puis un ours, puis encore quatre baleine bleues, alors vous ne risquez rien.

Pour ceux qui n’auraient sous la main ni ours ni baleines, il est mentionné (en caractères cyrilliques, mais le dessin est compréhensible par tous) qu’on peut aussi mesurer une distance de deux mètres en alignant trente-huit perroquets. C’est plus facile, car nous connaissons tous, autour de nous, de drôles d’oiseaux qui répètent tout ce qu’ils entendent sans en comprendre le sens.

Tout cela n’est donc pas bien compliqué, pour autant qu’on dispose des unités de mesure nécessaires. Cela nous amène d’ailleurs à penser que les enseignants qui protestent contre la prochaine réouverture des classes d’école, en prétextant que la distance de sécurité ne peut pas y être respectée, mènent une lutte (des classes) d’arrière-garde: est-ce vraiment trop leur demander que de laisser deux maîtres entre chaque élève?

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