On remet la compresse

Dans L’Hebdo du 10 avril, M. Alan Cassidy écrit, en relation avec le scrutin fédéral du 9 février dernier, un article intitulé: «Toute une génération s’exclut de la démocratie.» On y apprend que depuis plusieurs années seule une faible proportion des jeunes âgés de 18 à 29 ans participe aux scrutins. Comment remédier à cette situation? Hélas! On retombe toujours dans la même rengaine:

[…] «Il faut plus d’instruction civique à l’école, si possible comme branche en tant que telle», lance Yatin Shah, président des Jeunes PLR argoviens. […]

Cette proposition a le soutien du président de la Conférence alémanique des directeurs de l’instruction publique, Christian Amsler (PLR). Personne ne naît démocrate, remarque-t-il.

«L’école doit aussi contribuer à améliorer la situation. Elle doit impérativement glisser davantage de démocratie et de compréhension de l’Etat dans son enseignement». […]

Il faut aussi un engagement au-delà de l’école, souligne la conseillère nationale bernoise Aline Trede (Verts), par exemple en inventant de nouvelles formes d’accueil des jeunes citoyens où on leur expliquerait la pratique du vote et de l’élection. L’initiation serait obligatoire. […]

Quel fossé entre l’instruction civique scolaire, matière théorique rasoir parce que déconnectée de la réalité, et la pratique des partis. Qui enseignera que le souci premier et permanent des politiciens est de gagner les prochaines élections. Même leurs mots d’ordre pour les scrutins de la démocratie directe sont généralement inspirés par des motifs électoraux. Rien d’étonnant à ce que les jeunes – et les moins jeunes – se détournent de ces joutes partisanes.