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Une stratégie, pas une morale

Philippe RameletRevue de presse
La Nation n° 1882 12 février 2010
Sous ce titre, Thierry Meyer écrit dans son éditorial de 24 heures du 6 février, consacré aux attaques contre le secret bancaire:

[…] on s’est ingénié à démontrer jusqu’à l’absurde l’impréparation, la désunion et la naïveté qui règnent parmi les élites politiques du pays.

Micheline Calmy-Rey a réussi le tour de force de concentrer les trois dans une mémorable interview à un média allemand, l’autre soir. Y a-t-il au Conseil fédéral, sur ce dossier capital, un ministre pour sauver l’autre? Le doute est permis… On en est encore à s’écharper sur des principes moraux, avec cette touchante capacité tellement suisse de ne pas voir l’inadéquation du propos.

Car la Suisse, aujourd’hui, n’est pas face à un problème moral. L’écueil est politique et économique, il touche aussi au droit – et c’est avec ces instruments qu’il faut trouver la solution. Les envolées lyriques n’y changeront rien. Et la morale […] est une notion à géométrie variable, notamment dans le domaine de la fiscalité. S’est-on déjà demandé pourquoi certains pays ne connaissent pas de problèmes massifs d’évasion fiscale, tandis que d’autres y paraissent perpétuellement confrontés? […]

Le temps presse pour remettre de l’ordre dans la maison. Malheureusement, on a commencé par y inviter les cambrioleurs.

Et pendant ce temps, chaque parti, l’oeil vissé sur les élections fédérales de l’automne 2011, cherche à dégommer un conseiller fédéral issu d’un autre parti; cela pourrait – qui sait? – apporter quelques voix supplémentaires…

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