Idéologie et souveraineté cantonale
Les politiciens de gauche sont rarement à l’aise avec le fédéralisme, ce régime qui tente d’organiser la vie politique et sociale en priorité à l’échelle des cantons. Les réticences naissent de leur grille de lecture idéologique: ils se méfient des solutions évidemment diverses qui résultent de la coexistence d’ordres juridiques spécifiques à chaque Etat souverain.[…] Il est ainsi exceptionnel d’observer des gens de gauche s’engager en faveur du maintien des souverainetés cantonales. C’est même l’inverse qui est vrai: de ce côté-là de l’échiquier politique, on ne cesse de prôner l’unification du droit sur tout le territoire de la Confédération. L’ironie résulte de ceci que, après que le rouleau compresseur fédéral a déployé ses effets, on s’en vient larmoyer en raison des contraintes désormais imposées aux cantons. […]
Rien de nouveau: à la «belle époque» où le parti radical, à l’idéologie hautement centralisatrice, régnait en maître à Berne et à Lausanne, combien de fois les radicaux vaudois n’ont-ils pas vécu cette contradiction? Le parti socialiste qui a maintenant du poids au gouvernement et au parlement vaudois se trouve dans une situation semblable. On pense en particulier au conseiller d’Etat Maillard qui aurait l’adhésion d’un grand nombre de Vaudois pour résoudre intelligemment les problèmes de la Santé sur le plan cantonal et qui se heurte au carcan d’une législation fédérale parfois aberrante.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Jouer son rôle – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Camus fédéraliste – Jean-Blaise Rochat
- Parler à tort et à travers – Revue de presse, Ernest Jomini
- Fardeau fiscal – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Sans papiers sans travail – Olivier Klunge
- Stop aux spots! – Daniel Laufer
- Notre patois – Jean-François Cavin
- Sous contrôle – Olivier Delacrétaz
- Beaucoup de trous, peu de murs – Le Coin du Ronchon