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«Le complexe d’Orphée»

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1948 24 août 2012

C’est le titre d’un ouvrage de Jean- Claude Michéa, titre repris par M. Jean Romain dans son article au Nouvelliste du 16 août. On sait que le héros de la mythologie grecque avait l’interdiction de regarder en arrière, au risque de perdre définitivement son Eurydice.

C’est ce complexe qui affecte les adeptes de la religion du progrès:

[…] Par progrès, l’auteur entend cette idéologie qui affirme que la société progresse, et que cette évolution est inéluctable et irréversible. Parler de décroissance, de démondialisation ou de retour à des valeurs traditionnelles n’a aucun sens dans cette vision. Les yeux braqués vers un futur nécessairement meilleur que le présent et a fortiori que le passé, l’homme du progrès, de gauche comme de droite, est condamné à inventer son avenir. […]

Depuis trois siècles, la modernité s’est inscrite dans cette religion du progrès, et l’optimisme progressiste ne fait guère de place au scepticisme. Qui n’avance pas recule! Un homme de gauche éprouve une vraie terreur à l’idée que quelque chose ait pu aller mieux avant (l’école par exemple). Celui qui regarde en arrière est soupçonné de réaction. […]

Ainsi pour n’importe quel problème de société, devant tout ce qui fait débat parce qu’il existe des arguments pour ou contre (le mariage gay, les enfants dans les couples homosexuels, le suicide assisté, etc.), le libéral de gauche n’a qu’une seule réplique: «Je ne comprends pas qu’en 2012 on puisse encore penser cela», comme si le simple mouvement de l’histoire résolvait tout problème philosophique. Le libéral progressiste n’est ainsi jamais confronté à des idées justes ou fausses, décentes ou indécentes, à propos ou mal à propos, mais seulement à des idées qui relèvent de telle ou telle date. […]

Ecoutez nos politiciens ou journalistes: vous détecterez très vite ceux qui souffrent du complexe d’Orphée et dont les propos sont en conséquence sans intérêt.

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