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Un communiqué contre la communication

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2174 7 mai 2021

Parmi les nombreuses communications électroniques que certains partis politiques adressent régulièrement au secrétariat de la Ligue vaudoise, nous avons remarqué celle-ci:

Les Vert?e?s demandent 4 journées sans email par an – Après les dimanches sans voiture, des journées sans emails ! Par voie de postulat, les Vert?e?s demandent l’introduction de 4 journées sans email dans l’administration cantonale pour réfléchir à la sobriété numérique, au droit à la déconnexion et revenir à des pratiques et modes d’interaction plus centrés sur l’humain dans le monde professionnel.

Le dictionnaire Larousse nous aide à comprendre de quoi il s’agit: émail, pluriel émaux, matière vitreuse, transparente ou opaque, dont on recouvre certaines matières pour les protéger, leur donner de l'éclat ou les colorer d'une façon inaltérable. Est-ce à dire qu’on nous propose des journées sans éclat et sans couleur durable?

Mais en quoi cela nous aidera-t-il à «réfléchir à la sobriété numérique»? Se pourrait-il que les auteurs du communiqué, après avoir eu la délicatesse d’écrire «numérique» plutôt que «digital», aient négligé de penser local en employant l’anglicisme «e-mail» au lieu de «courriel» ou «courrier électronique»? Certes, notre logiciel de traitement de texte ne nous signale pas le mot «email» comme une erreur, puisqu’il existe en français (en revanche, l’expression «Vert?e?s» apparaît automatiquement soulignée en rouge, ce qui prouve que l’intelligence artificielle maîtrise subtilement l’analyse du monde politique); mais peut-être s’agit-il tout de même d’une erreur, une de plus à mettre sur le compte de la morale écologiste – comme de croire que n’importe quelle idée, fût-elle potentiellement sympathique, doit être automatiquement et légalement imposée à tout le monde.

Nous avions parfois l’impression que nos amis les Vert?e?s (et les pas mûr?e?s) étaient quelque peu déconnectés de la réalité. Nous savons maintenant que c’est le fait d’une conviction profonde.

Mais s’ils parviennent (une fois de plus) à leurs fins, en empêchant l’administration vaudoise de travailler pendant quatre jours par an (car les pourfendeurs de l’exploitation animale refuseront qu’on utilise des pigeons voyageurs ou des coursiers à cheval), et si les économies ainsi réalisées sont aussi substantielles qu’ils le prétendent, alors il conviendra d’envisager aussi, chaque année, quatre jours sans impôts*.

*  Ce qui ne suffira de loin pas à compenser les milliards de francs que les contribuables vaudois ont payé en trop depuis une dizaine d’années.

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