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La lenteur ne fait pas le bonheur

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2182 27 août 2021

Si un de vos bons amis, à la fin d’un bon repas, vous déclare que vous pourriez sûrement vivre heureux en gagnant beaucoup moins d’argent, vous ne lui en voudrez pas. Après tout, un certain détachement des biens matériels peut aussi nous rapprocher d’une certaine forme de bonheur.

Mais si votre employeur vous dit la même chose lors de votre entretien de fin d’année, vous apprécierez beaucoup moins.

Par analogie, un moniteur d’auto-école est parfaitement dans son rôle en expliquant à son élève que, en cas de fort trafic sur l’autoroute, il vaut la peine de réduire sa vitesse pour que la circulation reste régulière. Il s’agit d’un sage conseil, pour autant qu’on l’applique avec discernement.

En revanche, lorsqu’un «économiste des transports» au service de la Confédération nous affirme d’un air narquois, pour nous faire avaler une future réglementation, que rouler à 60 km/h aux heures de pointe «générerait moins de stress» et serait «plus agréable pour les gens» (24 heures du 18 août), nous avons de la peine à lire cela sans en éprouver une forte irritation. Et cette irritation ne faiblit pas lorsque ce brillant spécialiste nous explique – un peu comme on explique la physique élémentaire aux peuples aborigènes – que c’est la même chose avec les zones limitées à 30 ou 20 km/h en localité: «Il n’y a jamais de bouchon car on roule sans interruption, contrairement aux secteurs à 50 km/h équipés de feux de circulation.» Un vrai bonheur, donc! Heureusement que notre docte dialecticien s’est abstenu de pousser sa logique plus loin: à zéro km/h, il n’y a peut-être pas d’accident… mais il peut y avoir des bouchons.

Il reste maintenant à faire comprendre aux experts fédéraux que nous pourrions vivre beaucoup plus heureux (et rouler beaucoup plus vite) s’ils gagnaient beaucoup moins d’argent.

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